Le président Joko Widodo a été élu pour un second mandat à la tête de l’Indonésie, a annoncé la Commission électorale ce mardi dans une capitale placée sous haute sécurité, alors que son adversaire Prabowo Subianto menace de faire descendre ses partisans dans la rue.
Joko Widodo, surnommé « Jokowi », a obtenu 55,5% des voix, contre 44,5% pour l’ex-général Prabowo Subianto, selon le décompte final de la Commission électorale (KPU). Le président sortant, arrivé à la tête de la troisième démocratie au monde en 2014 avec 53,15% des voix remporte ce scrutin avec une avance plus nette et obtient 85,6 millions des voix, contre 68,6 millions pour son adversaire.
Cette décision « sera effective immédiatement », a déclaré le chef de la commission au cours d’une conférence diffusée tôt mardi matin par les médias locaux. Dans la foulée de la publication des résultats officiels, Joko Widodo a proclamé sa victoire. « Nous serons les dirigeants et les protecteurs de tous les Indonésiens », a-t-il promis au côté de son colistier Ma’ruf Amin.
Joko Widodo, vu comme un musulman modéré en Indonésie où l’islam conservateur progresse, a remporté un second mandat présidentiel grâce à une popularité intacte entretenue par de grands travaux d’infrastructures et des mesures sociales.
Sécurité renforcée
La publication officielle des résultats était initialement attendue mercredi. Mais la commission a finalement annoncé les résultats en pleine nuit, alors que les autorités ont renforcé la sécurité dans la capitale par crainte de manifestations de l’opposition.
Quelque 32 000 membres des forces de l’ordre ont été déployés dans Jakarta en prévision de l’annonce des résultats et le bâtiment de la Commission électorale a été barricadé et protégé par des rouleaux de fils de fer barbelés pour empêcher toute intrusion.
Depuis le scrutin du 17 avril auquel plus de 190 millions d’Indonésiens étaient appelés à voter, le candidat d’opposition Prabowo Subianto conteste le décompte des voix et a déclaré avoir remporté l’élection en citant des sondages alternatifs.
Les candidats ont maintenant trois jours pour contester éventuellement les résultats devant la Cour constitutionnelle, sinon les résultats seront officialisés le 24 mai.
rfi