Une enquête réalisée par Santé publique France révèle qu’un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale, contractée dans un établissement de santé. Des infections qui provoquent 4 200 décès par an.
La proportion des patients infectés est stable entre 2012 et 2017 alors qu’elle avait diminué de 10 % entre 2006 et 2012.Ces enquêtes sont réalisées tous les cinq ans depuis 1990.
Dans le détail, la part des infections liées à une intervention chirurgicale est en hausse, selon l’enquête. Elle arrive ainsi au deuxième rang derrière les infections urinaires (28 %) et devant les pneumonies (15,5 %).
Au-delà de l’hôpital
L’âge est un facteur de risque, rappelle le Dr Anne Berger-Carbonne de l’agence sanitaire. Mais en chirurgie, le tabagisme, l’obésité, l’hypertension artérielle ou le diabète favoriseraient ces infections.
Les infections nosocomiales surviennent également dans les soins de ville et les Ehpad. D’où la nécessité d’élargir la surveillance et la prévention de ces infections au-delà des hôpitaux et cliniques, souligne le Pr Jean-Christophe Lucet.
Le Dr Pierre Parneix, président de la Société française d’hygiène hospitalière, déplore par ailleurs le «bad buzz» sur les solutions hydro-alcoolique. Selon lui, des soignants les considèrent comme nocives et refusent de s’en servir, influencés par de fausses rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. Un phénomène «qui ne touche que la France», assure-t-il.