Ndiaga Diome a comparu hier devant la Chambre criminelle de Dakar, pour assassinat commis sur la personne de son oncle Ablaye Sène. En effet, l’accusé avait demandé à la victime de ne plus fumer dans la chambre qu’ils partagent. Un ordre qui a mis l’oncle dans tous ses états. Il s’ensuivit une bagarre lors de laquelle les protagonistes ont fait usage de couteaux. Suite à ses blessures, la victime a succombé. Le mis en cause qui encourt 10 ans de travaux forcés, sera édifié sur son sort le 19 avril prochain.
Le 15 avril 2018, le délégué de quartier Biscuiterie avait saisi la police pour l’informer d’une bagarre qui a eu lieu dans son quartier. Cette altercation opposait Ndiaga Diome et son oncle Abdoulaye Sène. Une dispute à l’issue de laquelle les deux protagonistes se sont occasionnés mutuellement des blessures. Acheminés tous les deux à l’hôpital, l’oncle a fini par succomber à ses blessures.
D’après Kebs Thiam, témoin entendu à l’enquête préliminaire, les deux protagonistes détenaient des couteaux. Elle avait souligné aussi que les parties étaient en froid depuis un certain temps. Selon le mis en cause, c’est à son retour d’un baptême qu’il a trouvé la porte de sa chambre ouverte et de l’intérieur s’échappait une odeur de chanvre indien. Ainsi, il a sommé son frère Badou de ne plus fumer du chanvre indien dans la chambre. Pour lui, son oncle devait respecter ses instructions, mais ce dernier a fait preuve d’indiscipline en injuriant sa mère.
«J’ai riposté par des coups de couteau, mais je n’avais pas l’intention de le tuer», a indiqué Ndiaga Diome dans le procès-verbal.
Pourtant, le certificat de genre de mort atteste que le défunt est décédé suite à plusieurs coups de couteau sur différentes parties du corps. En effet, il présentait de multiples plaies causées par arme blanche, traversant la cage thoracique et le cœur.
Devant la barre de la Chambre criminelle, l’accusé a contesté l’assassinat, même s’il reconnaît qu’il n’était pas en bons termes avec son oncle qui l’aurait poignardé dans le passé. «Le jour des faits, je revenais d’un baptême et quand je suis entré dans ma chambre, j’y ai trouvé des gens. J’ai trouvé Badou et Abdou Sène en train de fumer du chanvre indien. Je leur ai demandé de ne plus fumer dans ma chambre. A la suite de cet ordre, Abdoulaye Sène est entré dans une colère noire et s’est subitement mis à m’injurier.»
« Par précaution, je me suis dévêtu pour porter un jeans. Et je me suis armé d’un couteau en l’attendant de pied ferme, parce qu’il a l’habitude de dégainer une arme à chaque fois qu’il a des bisbilles avec quelqu’un. Non content de m’insulter de mère, il m’a poignardé à la tête et à l’épaule. J’ignore le nombre de coups que je lui ai administrés», a indiqué l’accusé.
10 ans de réclusion criminelle
Selon le parquet, l’accusé a déclaré à la barre être entré dans une colère noire lorsque la victime a injurié sa défunte mère. Et le parquetier d’ajouter : «Par le passé, une bagarre les a opposés et au cours de celle-ci, le mis en cause a été poignardé par son oncle. Il dit avoir pris un couteau qu’il a caché dans ses habits, avant de lui en administrer beaucoup de coups sur différents endroits du corps. La victime a fini par succomber à ses blessures. Les coups qu’il a reçus sont volontaires. Il y a une préméditation qui ne laisse aucun doute», a souligné le représentant du ministère public, qui a requis 10 ans de réclusion criminelle.
Toutefois, l’avocat de la défense, Me Ameth Sall plaide la disqualification du crime en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La décision sera rendue le 19 avril prochain.
L’As