Interdiction des sachets plastiques: Les commerçants disposés à croiser le fer avec l’État et s’attaquent au ministre

“Nous sommes là aujourd’hui pour communiquer sur l’actualité relative à la saisie des sachets plastiques par le Ministre de l’Environnement.
Pour un bref rappel historique, il y avait une loi datant de 2015 qui interdisait la production, l’importation et la commercialisation de certains types de sachets plastiques. Ce qui veut dire qu’il y en a d’autres types de sachets qui ne faisaient l’objet d’aucune interdiction.

Ainsi, nous avons importés sous l’emprise de cette loi de 2015, ces derniers types de sachets plastiques. Donc, nous sommes dans la légalité la plus totale.

Mais malheureusement, à notre grande surprise, une fois nos marchandises arrivées au port et dans les frontières, la douane nous dit qu’il faut une autorisation préalable du Ministre de l’Environnement. Ce dernier refuse de délivrer ces autorisations pendant plus de 3 mois et bien avant que la loi de 2020 déjà en vigueur ne fût adoptée. Pendant tout ce temps, nous supportions des charges supplémentaires liées aux surestaries, aux frais de magasinage et autres, qui s’élèvent à des montants inestimables.

Alors, entre-temps, le ministre a fomenté un plan ourdi, un complot d’Etat qu’il orchestre lui-même pour soutirer des fonds aux commerçants, en donnant son aval pour la déclaration en douane de nos marchandises qui étaient jusque-là bloquées. Ceci, il ne l’a fait qu’à dix jours de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. Maintenant une fois que nous avons commencé à commercialiser nos produits, il procède à des opérations de saisie avec son équipe que nous qualifions d’association de malfaiteurs. Cette voie de fait semble être cautionnée par l’Etat. On se croyait en démocratie mais voilà que l’on assiste à une nouvelle étape dans l’escalade de la violence institutionnalisée.

Face à une telle injustice, nous n’allons pas nous laisser faire. Il va nous trouver sur son chemin s’il ne revient pas à la raison. Ainsi, nous interpellons le président de la République, pour qu’il le rappelle à l’ordre le plus rapidement possible.

L’autre question que nous voudrions aborder aussi est la décision du Préfet de Dakar, tendant à fermer les marchés au profit des grandes surfaces.

Nous considérons que c’est une décision inopportune et sera lourde de conséquences. D’abord, elle n’est pas susceptible de produire des effets positifs dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus. Ensuite, elle est aussi contraignante que coercitive, à telle enseigne que des familles vont en mourir de faim. Nous l’invitons ainsi à revoir sa copie.

Abdourahmane Syll, SG ACIS