Au moins soixante quatre personnes ont péri dans le terrible incendie qui a ravagé lundi soir l’unité Covid-19 de l’hôpital de Nassiriya, dans le sud de l’Irak. Une centaine de personnes ont été blessées, selon des sources médicales.
L’état d’urgence a été décrété dans la province de Dhi Qar, dont dépend la ville de Nassiriya. Ce mardi 13 juillet, les services de secours poursuivent les recherches dans l’espoir de retrouver des survivants. Des ambulances ont été envoyées de Bassora, la grande ville voisine, pour évacuer les blessés vers d’autres hôpitaux.
Le bilan pourrait encore croître, certains patients n’ayant pas encore été retrouvés. L’incendie a été causé par l’explosion de bouteilles d’oxygène, selon une source sanitaire de la province de Dhi Qar. Il a ravagé pendant plusieurs heures l’unité Covid-19 de l’hôpital, qui comptait 70 lits, et donné lieu à des scènes de chaos, pompiers, sauveteurs et habitants s’efforçant de sortir les malades du bâtiment.
« Martyrs » de Nassiriya
Le directeur de l’hôpital et le responsable sanitaire de la province ont été entendus par la police et suspendus par le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, qui a également décrété un deuil national de trois jours pour les « martyrs » de Nassiriya. Mais de nombreuses réactions de colère ont éclaté après le drame pour dénoncer la gabegie et l’inefficacité des pouvoirs publics. Des centaines de personnes ont manifesté dans la nuit devant l’hôpital à Nassiriya, criant : « Les politiques nous brûlent ! »
En avril, une tragédie similaire avait fait plus de 80 morts dans l’incendie d’un hôpital dédié au Covid-19 à Bagdad, causé par une suite de négligences qui avaient conduit à la démission du ministre de la Santé de l’époque. La plupart des hôpitaux irakiens sont en déshérence et le système de santé est délabré depuis des années, rongé par les difficultés économiques et la corruption.