Les biens de Saddam Hussein et de plus de 4000 dignitaires de son régime, sont saisis par les autorités irakiennes. La liste des dignitaires a été établie par une instance spéciale chargée de traquer les anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein, indique un communiqué officiel publié lundi 5 mars. Elle inclut leurs épouses, leurs enfants et petits-enfants ainsi que leurs parents au second degré. Une mesure sur laquelle nombre d’Irakiens s’interrogent et que certains n’hésitent pas à qualifier de populiste étant donné le contexte politique.
Selon Ahmed Rushdi, conseiller du président du Parlement irakien, cette mesure ne vise ni plus ni moins qu’à détourner les Irakiens des véritables problèmes auxquels ils sont confrontés.
« Après 14 ans on décide de saisir les biens des dignitaires de l’ancien régime et de leurs proches… plus de 4000 personnes concernées. J’ignore pourquoi le gouvernement irakien décide de prendre une telle mesure ?, s’interroge Ahmed Rushdi, joint par RFI. C’est une mesure populiste… bientôt il y aura des élections législatives en Irak.
Ma conviction, c’est que les enfants n’ont pas à payer pour les actes de leurs parents. C’est une question de bon sens. Dans une société qui fonctionne correctement on ne prend pas des décisions comme celles-ci. De plus le peuple irakien sait pertinemment que l’Irak a d’autres priorités. Nos priorités sont notre sécurité et surtout nos problèmes économiques ».
Parmi les personnalités de la liste concernées, Tarek Aziz, un proche de Saddam Hussein dont il fut notamment le ministre de l’Intérieur. Son fils, Zyad Tarek Aziz, interrogé par l’AFP en Jordanie où il vit désormais, a dénoncé une décision «qui ne vise à rien de plus que de récolter des voix à l’approche des élections» législatives prévues le 12 mai. « Cela fait 15 ans que nous sommes l’objet de pressions, d’éloignement et d’injustice, cela suffit ! Quand cette rancoeur du soi-disant gouvernement va-t-elle cesser ?», s’indigne Zyad Tarek Aziz.
Après la chute du régime, des milices, les forces armées et des dignitaires du nouveau pouvoir ont fait main basse sur de nombreuses propriétés appartenant à la famille de Saddam Hussein et d’anciens dirigeants. Cette mesure vise à officialiser la confiscation de ces biens précise l’Agence France presse.