Un kamikaze s’est fait exploser jeudi dans le centre de Bagdad. Au moins vingt personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées, c’est ce qu’indique un responsable du ministère de l’Intérieur.Ce type d’attaque qui n’avait pas eu lieu depuis plus de 18 mois dans la capitale.
Un premier homme a déclenché sa ceinture explosive au beau milieu du marché de vêtements d’occasion de la place al-Tayaran, un carrefour très passant de Bagdad, tout près de la désormais célèbre place Tahrir, selon le ministère de l’Intérieur. Alors qu’un attroupement se formait pour tenter de venir en aide aux victimes, un second kamikaze a fait détoner ses explosifs. Le centre ville a immédiatement été bouclé par les forces de sécurité, rapporte notre correspondante à Bagdad, Lucile Wassermann. La zone verte a également été fermée.
Un attentat-suicide sur cette même place avait fait 31 morts il y a trois ans quasiment jour pour jour. Comme en 2018, cette attaque intervient alors que les autorités discutent de l’organisation d’un scrutin législatif, une échéance régulièrement accompagnée de violences en Irak.
Une attaque pas encore revendiquée
Aussitôt après l’explosion, entendue dans tout le centre de Bagdad, des journalistes de l’AFP ont vu affluer de nombreuses ambulances vers le site de l’attentat. Soldats et ambulanciers étaient déployés en masse sur la place, les premiers bloquant les accès et les seconds s’activant à déplacer des corps ou à aider des blessés, a constaté un photographe de l’AFP sur la place. L’armée et la télévision d’État ont rapporté l’attaque, affirmant qu’il y avait « des morts et des blessés civils ».
L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, mais ce mode opératoire a déjà été utilisé par le passé par le groupe État islamique (EI), qui a occupé près du tiers de l’Irak en 2014 avant que Bagdad ne déclare avoir gagné sa guerre contre les jihadistes fin 2017.
Depuis, des cellules jihadistes se terrent dans les nombreuses zones montagneuses et désertiques du pays. Jusqu’ici toutefois, l’EI n’a revendiqué que des attaques de faible envergure, menées généralement de nuit contre des positions militaires dans des zones isolées, loin des villes.
Les derniers attentats ayant fait plusieurs morts à Bagdad remontent à juin 2019.
(et avec AFP)