Un réseau d’espions de la CIA, évoqué pour la première fois le 18 juin dernier, a été démantelé en Iran, a annoncé Téhéran ce lundi 22 juillet. Entre mars 2018 et mars 2019, 17 personnes ont été arrêtées, et plusieurs ont été condamnées à mort. D’autres écopent de lourdes peines de prison, précisent les autorités iranniennes, qui ajoutent que les suspects étaient employés « dans des secteurs sensibles » et agissaient indépendamment les uns des autres pour le compte des États-Unis.
C’est un fait assez rare. Le directeur du contre-espionnage du ministère iranien du Renseignement, dont l’identité n’a pas été révélé, a annoncé lors d’une conférence de presse ce lundi l’arrestation de 17 espions iraniens travaillant pour l’agence américaine de renseignement CIA. Ces personnes travaillaient dans différents centres stratégiques du pays, notamment liés au programme nucléaire et militaire.
Certains de ces individus ont été condamnés à morts, selon le même responsable. Des personnes auraient été recrutés par des agents de la CIA à l’étranger, qui leur auraient promis des visas ou de l’argent, ou encore un travail aux États-Unis plus tard. Des images de certains agents américains et leur identité sont dévoilées dans un film qui devait être diffusé par la télévision d’État plus tard dans la journée.
Le chef du contre-espionnage au ministère du Renseignement a expliqué à la presse que ce sont ceux « qui ont délibérément trahi leur pays » qui ont été remis à la justice. « Certains ont été approchés alors qu’ils faisaient leur demande de visa, d’autres avaient déjà des visas mais ont été soumis à la pression de la CIA au moment de leur renouvellement », a-t-il précisé.
Cette annonce intervient en pleine période de tension entre l’Iran et les États-Unis, mais aussi avec la Grande-Bretagne dans le golfe Persique, suite à la destruction d’un drone ultrasophistiqué américain ou encore l’arraisonnement d’un pétrolier britannique. Sans compter le sabotage de quatre navires dans un port émirati début mai, ou encore l’attaque contre deux pétroliers en juin.
À chaque fois, Washington a accusé l’Iran, qui a démenti. Ces dernières années, plusieurs personnes accusées d’espionnage au profit des États-Unis ou d’Israël ont été pendues. Cette affaire va encore certainement aggraver les relations entre la République islamique et les Occidentaux, analyse notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
Rfi