En pleine crise politique après deux mois de manifestations et une répression de plus en plus dure, en particulier au Kurdistan, Téhéran a décidé d’accélérer son programme nucléaire. Cette décision arrive en réponse à la récente résolution du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, présentée par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne qui avaient condamné l’Iran et exigé une plus grande coopération.
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
C’est un véritable point de non retour, car l’Iran a fait passer son niveau d’enrichissement d’uranium de 20% à 60% dans le site de Fordo. Situé à plusieurs dizaines de kilomètres de Téhéran, le site est enfoui sous les montagnes et ne peut être détruit par des bombardements. L’Iran faisait déjà de l’enrichissement à 60% dans à Natanz, l’autre site d’enrichissement du pays.
Nouvelles centrifugeuses
Ensuite, deux nouvelles cascades de centrifugeuses IR-2 et IR-4 vont entrer en fonction d’ici quelques jours à Natanz. Elles sont beaucoup plus puissantes et plus rapides que les anciennes.
Troisième mesure, les 1044 centrifugeuses IR-1 de Fordo seront remplacées par des centrifugeuses IR-6, qui sont dix fois plus rapides et puissantes.
Enfin, des centrifugeuses modernes seront progressivement installées dans deux salons de Natanz et Fordo gardés vides, conformément à l’accord nucléaire de 2015.
Selon le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran possède déjà suffisamment d’uranium enrichi pour plusieurs bombes. Avec ces nouvelles mesures, la capacité de l’Iran va encore augmenter. Ce qui représente un nouveau défi pour les pays occidentaux.