Italie : l’agression raciste d’une athlète noire choque

C’est l’agression de trop pour l’Italie. Hier, l’annonce de l’agression d’une jeune athlète italienne noire a provoqué un tollé. Et pour cause, ceci survient tout juste après un week-end mouvementé puisque la presse a révélé une dizaine d’autres cas en moins de deux mois, explique l’AFP.

Âgée d’à peine 22 ans et née en Italie de parents nigérians, Daisy Osakue a dû faire face à une agression visiblement raciste. Elle a été blessée à l’œil dimanche soir «après avoir reçu un œuf lancé depuis une voiture près de Turin». Et pour elle il n’y a aucun doute, son ou ses bourreaux cherchaient assurément une cible noire. L’œil tuméfié, elle souffre d’une abrasion et de lésions à la cornée. Ainsi les chances de la lanceuse de disque de participer aux championnats d’Europe à Berlin la semaine prochaine sont compromises.

Suite à cette série d’agressions jugées racistes et qui choquent le pays, le ministre de l’Intérieur ; Matteo Salvini n’hésite pas à citer Mussolini et garantit que son fer de lance restera la lutte contre les migrants délinquants.

Daisy n’est pas la première à subir ce genre d’attaques puisque «dans la nuit de samedi à dimanche dans une petite ville au sud de Rome, le soupçon a coûté la vie à un Marocain de 43 ans». Il a été pris en chasse en voiture par des Italiens le soupçonnant d’être un cambrioleur. Finissant sa course contre un petit muret, il est décédé à l’hôpital après avoir été littéralement roué de coups.

Pareillement, à Palerme, c’est un jeune Sénégalais de 19 ans qui a fait les frais de la colère d’un groupe d’Italiens. Il se tenait devant un bar quand il a été pris à partie par ces jeunes aux cris de «sale nègre» qui le tabassaient.

Des faits qui se généralisent et qui obligent le gouvernement à agir. «Toute agression sera punie et condamnée, je serai toujours aux côtés de qui subit des violences», lance Matteo Salvini en souhaitant un prompt rétablissement à Daisy Osakue. L’homme d’extrême droite a ajouté à cela : «Alerte au racisme en Italie ? Ne disons pas de bêtises !» Et de conclure : «Je rappelle qu’il y a environ 700 délits commis chaque jour en Italie par des immigrés, soit près d’un tiers du total et ceci est la seule vraie urgence pour laquelle je me bats en tant que ministre».

D’ailleurs son ministère a approuvé lundi que «sur les quelque 857.000 personnes arrêtées et/ou dénoncées depuis le début de l’année, tous chefs confondus, 30% étaient de nationalité étrangère alors que les étrangers représentent 8,3% de la population en Italie. Une politique anti-migrant qu’il mène toujours dans la provocation.

AFP