Après huit semaines de crise politique, l’Italie est en marche vers une nouvelle coalition de démocrates (PD) et du mouvement des 5 étoiles (M5S). Les adhérents du parti populiste en ont validé mardi 3 septembre le principe. 80% des inscrits au parti de l’ancien comique Beppe Grillo ont validé le projet de leurs dirigeants par un vote en ligne. Dans la matinée ce mercredi, le Premier ministre Giuseppe Conte devrait présenter au président de la République la liste des nouveaux ministres pour un gouvernement Conte bis. Sans la Ligue de Matteo Salvini.
Avec notre correspondante à Rome,Anne Tréca
Les partisans du Mouvement 5 étoiles ont eu la primeur du résultat des difficiles négociations entre le Parti démocrate et leurs propres représentants : un contrat de gouvernement sous forme de 26 mesures de politique économique et sociale publiées sur la plateforme Rousseau, le système de consultation en ligne de ce parti pas tout à fait comme les autres.
Instauration d’un salaire minimal, sécurité, lutte contre la mafia, promesse d’une moindre pression fiscale et une touche d’écologie, etc., des idées générales assez vagues pour ne fâcher personne. Et la question : oui ou non ? Quelques dizaines de milliers de personnes ont dit oui.
La crise politique est sur le point de finir. Mais au prix d’une atteinte inédite aux institutions. Les plus éminents constitutionnalistes dénoncent ce recours sans précédent à une technologie numérique, issue et gérée par une société privée, qui a conditionné la démocratie parlementaire. Le sort des Italiens cette fois a été défini avec des codes informatiques échappant à tout contrôle public.
Sauf trahison de dernière minute, les élus 5 étoiles devraient entériner au Parlement les résultats de ce referendum. L’Italie pourrait alors avoir d’ici dimanche un nouveau gouvernement plus social et plus européen, bâti sur le rapprochement improbable d’un parti traditionnel et du plus grand parti populiste d’Europe.
Rfi