Japon: le nouvel empereur Naruhito proclame sa montée sur le trône

Le nouvel empereur du Japon Naruhito proclame ce mardi 22 octobre sa montée sur le trône du chrysanthème au cours de plusieurs somptueuses cérémonies liées au shinto, la religion première des Japonais.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

En présence de plus de 2 000 invités et des représentants de plus d’une centaine de pays, l’empereur du Japon a respecté la tradition, ce mardi. Parmi les personnalités présentes : le prince Charles d’Angleterre, le vice-président chinois Wang Qishan et l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

Lors d’une première cérémonie tenue à huis clos dans le palais impérial, l’empereur Naruhito a informé ses ancêtres de son intronisation à commencer par la déesse du soleil Amaterasu, qui a donné naissance à la famille impériale selon les mythes fondateurs du Japon. Le « tenno » était revêtu d’un costume blanc avec une large traine et d’un chapeau noir surmonté d’une crête de 60 cm de haut.

Le Japon se donne un nouveau couple impérial ouvert sur le monde extérieur, parlant plusieurs langues. L’impératrice Masako, une ex-diplomate, a passé sa jeunesse à l’étranger, elle parle très bien le français.

Un couple impérial moderne

Mais ce couple impérial moderne, respectueux de l’égalité entre les sexes – Masako ne se tient par exemple pas en retrait de son mari comme les précédentes impératrices – doit se soumettre à des rituels religieux. Car dans le shinto, la religion première des Japonais, l’empereur est considéré comme une sorte de pape japonais, d’intermédiaire entre les hommes et l’au-delà.

Le coût total des cérémonies est estimé à 247 millions d’euros et cela suscite des critiques jusqu’au sein de la famille impériale. Le frère cadet de l’empereur, Akishino, s’est interrogé publiquement sur l’utilisation d’autant d’argent public pour des rites impériaux.

D’autant que ces rites, ajoute-t-il, sont liés au shinto. La Conférence des évêques du Japon s’émeut aussi de cette violation des principes constitutionnels de séparation entre l’État et la religion.

rfi