«Je ne suis pas malade, c’est un mal passager» : les derniers moments d’Imam Ndao racontés par un proche

«Je ne suis pas malade, c'est un mal passager» : les derniers moments d’Imam Ndao racontés par un proche

Imam Alioune Badara Ndao était connu pour son franc-parler. Il a été révélé par le grand public suite à des accusations de terrorisme et finalement blanchi par la justice. Décédé hier a l’âge de 62 ans et inhumé à Kaolack, un de ses accompagnants confie à nos confrères du journal l’Observateur les derniers mois de l’Imam.

” Imam Alioune Badara Ndao était malade depuis 6 mois. Ou même plus. Ceux qui suivaient ses discours ont dû certainement remarquer un changement dans la tonalité. Il avait de plus en plus de problèmes à tenir de longs discours. D’ailleurs, après son «khutba (sermon)» de la Korité, j’ai dit à des amis que Imam a «négocié» son sermon. Il manquait de plus en plus de force. A quelques jours de la Korité, constatant sa méforme, je lui ai demandé de se ménager, de me laisser diriger la prière du vendredi, comme ça il pourra diriger celle de la Korité. Imam était d’un grand courage et d’une foi inébranlable en Dieu. J’ai commencé à remarquer qu’il était très malade quand il est resté 15 jours sans venir à la mosquée.

Et, même alité, il refusait, en bon croyant, de s’apitoyer sur son sort. Il disait toujours à ses visiteurs : «Je ne suis pas malade, c’est un mal passager.» Mais dernièrement, la maladie l’avait tellement atteint qu’il avait parfois des difficultés à parler. On l’a évacué à Dakar dans la nuit du jeudi (25 août) à 23h à l’hôpital Fann. C’est le vendredi suivant, vers 11h, qu’il a reçu sa première intervention. Dieu merci, l’opération a été une réussite. Mais il y a eu d’autres complications. C’est lors de la deuxième intervention, le mardi (30 août), qu’il s’est endormi jusqu’à sa mort (…) Les premiers jours qui ont suivi sa première intervention avaient suscité beaucoup d’espoir chez nous. Nous avons d’ailleurs quitté le service où il a été interné pour rejoindre le Service des maladies infectieuses. Les médecins étaient très respectueux et admiratifs. Mais Imam, dans sa courtoisie et sa bonté, nous demandait de toujours partager nos repas avec les médecins. Il exigeait que l’on ne mange pas sans eux. Comme il était difficile de regrouper les médecins pour manger, on fermait la porte pour, loin de ses yeux, pour voir prendre le repas. Il distribuait tout ce qu’il recevait de ses visiteurs au personnel soignant et aux autres patients. Imam était un homme d’une grande générosité, d’une grande piété. Qu’Allah ait pitié de son âme !» avec igfm