« Les acteurs sociaux, d’une manière générale, et les acteurs politiques, particulièrement se focalisent, de manière très curieuse au Sénégal, sur un certain juridisme, mais nous sommes sur un terrain politique et le combat est avant tout politique », déclare Jean Charles Biagui, analyste politique.
Ce dernier constate, pour le regretter, le peu d’actions politiques qui sont souvent menées par l’opposition sénégalaise. Alors que pour lui, au-delà des questions juridiques, ces dossiers sont éminemment politiques, c’est-à-dire que ce sont des questions qui ont un rapport avec le pouvoir, donc elle doivent se régler d’un point de vue politique, par des rapports de force.
« L’autorité judiciaire, dans tous les pays du monde, est fondamentalement affectée par les rapports de force. C’est vrai qu’au Sénégal, on a tendance à croire que c’est sur le terrain juridique que tout se règle, alors que non. Les acteurs politiques n’ont pas beaucoup de stratégies d’ordre politique, visant à mobiliser les populations », rassure-t-il.
« Pour contraindre le pouvoir à reculer, l’opposition doit mobiliser le peuple qui, en dernier ressort, est souverain », déclare M. Biagui. Selon l’analyste, l’objectif des acteurs politiques, notamment de l’opposition, doit être de mobiliser ces gens qui sont au niveau des institutions non-formelles, parce qu’elles sont la plus importante, car elles sont le peuple sénégalais.