C’est la fin d’un bras de fer judiciaire de plus de trois ans, mais pas du bras de fer politique. La cour d’appel de Versailles a tranché ce vendredi 9 février : Jean-Marie Le Pen est définitivement exclu du Front national, mais il en reste le président d’honneur. Une décision qui complique la tâche de Marine Le Pen à un mois d’un congrès décisif pour l’avenir du mouvement.
« Un succès », « une très grande satisfaction ». C’est la réaction ce vendredi matin de Lorrain de Saint Affrique, l’un des proches de Jean-Marie Le Pen.
Dans le camp du fondateur du FN, on est passé rapidement ce matin sur l’exclusion définitive, mais on s’est arrêté sur la deuxième partie du jugement puisqu’elle permet au fondateur du parti d’extrême droite d’en rester le président.
A ce titre, Jean-Marie Le Pen le claironne, il viendra, en mars à Lille et souhaite prononcer le discours inaugural du congrès pour y tirer, dit-il, les enseignements du désastre des législatives.
Impossible, rétorque le parti, l’accès lui sera interdit. Le camp de Marine Le Pen, qui tente de déminer depuis quelques jours, relève d’abord l’incohérence du jugement. Comment être exclu d’un mouvement tout en le présidant, se demande le principal conseiller politique de Marine Le Pen ?
Peu importe ce paradoxe, renchérit un cadre du parti tout sera réglé dès le début du congrès puisque les nouveaux statuts ne prévoient plus de présidence d’honneur.
Une manière pour Marine Le Pen de tourner définitivement la page de son père. Plus de président d’honneur donc et bientôt, espère-t-elle, un autre nom et un nouveau logo pour le Front national. La condition de la reconquête, martèle une présidente en difficulté depuis quelques mois.
Jean-Marie Le Pen a indiqué par ailleurs qu’il ne comptait pas se représenter aux élections européennes de 2019.
rfi