Dans un rapport présenté mardi 10 janvier aux parlementaires, la Cour des comptes se déclare incapable, à ce stade, d’évaluer le coût global des JO de Paris 2024. Les magistrats pointent également les difficultés en termes de sécurité et des transports en Ile-de-France.
Dans un rapport sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, présenté mardi 10 janvier au Sénat puis à l’Assemblée nationale avant sa publication le 11 janvier, les magistrats de la Cour des comptes se montrent préoccupés par l’équilibre budgétaire du Comité d’organisation des Jeux (Cojop), réévalué le 12 décembre 2022 de plus de 400 millions d’euros, pour s’établir désormais à 4,38 milliards d’euros.
Incertitudes sur les recettes attendues
Au moment de la révision financière, le Cojop a soutenu que les dépenses supplémentaires, principalement dues à l’inflation, seraient couvertes par une hausse des recettes en billetterie et en sponsoring. « Des incertitudes subsistent toujours sur les recettes attendues, notamment celles des partenariats de marketing, et des risques sont identifiés en dépenses », indiquent les magistrats, qui déplorent aussi la consommation partielle anticipée de la réserve pour aléas du Cojop (115 millions sur 315 millions).
Si le Cojop est une association loi 1901 qui fonctionne avec des fonds privés, l’État se porte garant en cas de déficit. La Cour relève qu’en l’état actuel, entre les lignes budgétaires du Cojop, de la Solideo (chargé des ouvrages pérennes), les dépenses des collectivités et celles de l’État qui ne sont pas encore fixées, elle n’est pas en mesure de calculer le coût réel des JO et « son impact total sur les finances publiques ».
La Cour des comptes pointe également la sécurité et les transports comme « risques à circonscrire » pour les JO de Paris et presse aussi le Cojop d’accélérer la signature de certains contrats. « Les enjeux relatifs à la sécurité et aux transports restent des défis à relever et doivent faire l’objet d’une vigilance particulière des pouvoirs publics et du comité d’organisation », relève la Cour.
La question de transports
Sur la sécurité, la Cour des comptes recommande de « planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure en veillant à l’équilibre entre la couverture des besoins pour les Jeux et de ceux de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ». Elle préconise de « stabiliser les besoins de sécurité privée et d’établir les mesures alternatives pour pallier ses probables carences » car le besoin d’agents en sécurité privée, plus de 20 000 a minima, risque fort de ne pas être satisfait. Elle recommande de « finaliser avant la fin du premier semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux ».
La sécurité des JO et celle de la cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine fait l’objet de multiples réunions depuis deux ans et d’une répartition des responsabilités entre l’Etat, le comité d’organisation et les collectivités. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le long de six kilomètres de berges de la Seine doit accueillir 600 000 spectateurs.
En ce qui concerne les transports en Ile-de-France, la Cour des comptes indique que « certains projets présentent à ce stade des incertitudes sur leur délai de livraison et renforcent la tension sur le réseau de transport existant ». « Plusieurs opérations d’infrastructures (…) présentent des risques majeurs du fait de calendriers d’ores et déjà tendus et sans véritable marge de manœuvre », relève-t-elle évoquant Eole (projet du prolongement du RER E) et le réaménagement de la Porte Maillot. « Si elles n’étaient pas achevées pour les Jeux, il en résulterait une tension difficilement soutenable sur les lignes fortement sollicitées, avec les risques associés d’incidents et d’engorgements pour les usagers du quotidien. De tels phénomènes contribueraient à dégrader fortement l’acceptabilité de l’événement pour la population », relève-t-elle encore. rfi