Emmanuel Macron a inauguré samedi 24 février le Salon de l’agriculture à Paris. Le président est arrivé avant l’ouverture, il est reparti après. Une journée marathon de 12h30, avec plusieurs face-à-face aussi musclés que prévu avec de agriculteurs, qui ont pu témoigner de la grande inquiétude partagée par l’ensemble du monde agricole.
Au Salon de l’agriculture Julien Chavanne,
Emmanuel Macron est arrivé avant l’ouverture du Salon, et il est reparti après le départ du public, soit plus de 12h30 sur place. Emmanuel Macron a inauguré le 55e Salon de l’agriculture à Paris. Au cours de cette longue journée, le chef de l’Etat a rencontré des agriculteurs inquiets pour leur avenir.
Le président a voulu se montrer à l’écoute des agriculteurs, il a pris le temps d’aller à leur rencontre. Des rencontres parfois tendues, particulièrement ce samedi matin.
Le chef de l’Etat a été sifflé par un groupe de céréaliers. Il est allé au contact sans cacher son agacement devant les caméras. Un peu plus tard, il a minimisé ce face-à-face musclé : « Ce que je crains le plus, ce ne sont pas les dix zigues qui sont à 500 mètres planqués et qui utilisent des sifflets. Ceux-là, dès que vous allez les voir, ils se dégonflent. C’est ceux qui n’ont même plus l’énergie de protester. Il n’y en a pas tant que ça, et les gens cachés, je suis allé devant eux et ils ont arrêté de siffler, et on s’est expliqué. Moi, je vais toujours expliquer la politique que je mène, et je n’ai vu personne me siffler à côté. J’ai cassé les parcours et les codes pour aller au-devant d’eux. Je crois qu’ils ont compris. »
Le malaise au sein du monde agricole s’est fait sentir quasiment à chaque rencontre. Dans l’après-midi, le président a été interpellé par des jeunes agriculteurs opposés à la fin du glyphosate, un herbicide qui sera interdit d’ici trois ans.
Le malaise agricole à chaque rencontre
Sur ce sujet comme sur le juste prix avec la grande distribution ou l’accord commercial avec l’Amérique du Sud, le président a dû se justifier, défendre ses réformes et son futur projet de loi. Et surtout rassurer, ou en tout cas essayer de le faire.
Alors, s’il n’a pas convaincu tout le monde, il sera au moins allé au contact d’un secteur en plein doute. « C’est un travail de conviction, d’explication, de mobilisation. Depuis le début du quinquennat, nous avons lancé un exercice inédit qui va se traduire par une loi qui arrive au Conseil des ministres », a-t-il dit.
Interdiction à venir du glyphosate, guerre des prix avec la grande distribution, accord commercial avec l’Amérique du Sud, future politique agricole… Sur tous ces sujets, le président s’est longuement justifié. Avec ou sans animosité, le malaise au sein du monde agricole est revenu quasiment à chaque rencontre.
RFI