Ce mercredi 20 juin, c’est la journée mondiale des réfugiés. Au Kenya, ils sont environ 500 000, principalement Somaliens et Sud-Soudanais, mais pas seulement. Depuis quelques années, le HCR plaide pour une meilleure inclusion de ces réfugiés, qui pour certains vivent au Kenya depuis plus de 30 ans et peinent à devenir autonomes.
Au Kenya, le modèle de gestion des réfugiés, c’est celui des camps. Certains comme Dadaab ou Kakuma, accueillent des centaines de milliers de personnes. Or la plupart n’ont pas le droit de circuler ni de travailler. Le HCR pousse donc en faveur d’une meilleure intégration.
« Les réfugiés qui sont actifs contribuent à l’économie, explique Ivana Unluova, directrice adjointe du HCR Kenya. Or très peu d’entre eux obtiennent un permis de travail. Mais, s’il y a plus de réfugiés, ils devront commencer à payer des impôts. Nous espérons que le Kenya adoptera de nouvelles lois pour solidifier cette nouvelle approche. »
Mais quand on écoute Kodeck Makori, le patron du secrétariat kenyan aux réfugiés, on comprend qu’on est encore loin d’une philosophie de l’intégration.
« Les réfugiés ont aussi le droit de rentrer chez eux. Et nous devons faciliter le retour. Ceux qui viennent ne sont pas tous de vrais réfugiés. Certains veulent exploiter le système. Ils disent être réfugiés alors qu’ils ne le sont pas », dit-il.
Alain Musaka est un réfugié congolais installé au Kenya. Musicien, il enseigne également le français, mais il estime sa situation encore très fragile.
« Il y a une crainte puisque ça fait déjà deux fois que le gouvernement nous demande de rentrer, disant qu’ils vont fermer les camps, explique-t-il.Cela nous effraye en tant qu’humains, nous ne voulons pas que ce soit ainsi parce qu’on ne saurait pas où aller. »
En septembre, l’Assemblée générale de l’ONU devrait adopter un pacte mondial pour les réfugiés, avec des engagements en faveur de leur intégration. Le HCR attend de voir si Nairobi l’appliquera.
rfi