Journée mondiale des réfugiés: la souffrance psychique chez les exilés

Chaque 20 juin marque la journée internationale des réfugiés. Une mobilisation qui doit permettre de sensibiliser à la cause des réfugiés dans le monde. A l’occasion de cette journée, le Centre Primo Levi et Médecins du monde publient un rapport sur « la souffrance psychique des exilés, une urgence de santé publique ». Tout ce qui tourne autour des questions psychotraumatiques est une problématique largement négligée par les pouvoirs publics.

Ce terme n’est pas forcément révélateur d’une pathologie, mais ces troubles doivent être pris en charge, car tout ce qui suivra en dépendra. L’apprentissage d’une langue, une reconversion, la prise en charge d’une maladie, tout dépend de la reconnaissance de la souffrance du migrant.

Pour Omar Guerrero, psychanalyste au Centre Primo Levi, à Paris, il était donc temps et important de dresser un constat.

« Le problème, c’est que la maladie psychique est souvent très discrète. Mais les symptômes sont toujours les mêmes : troubles du sommeil, troubles de la concentration, de l’apprentissage, de l’attention, des crises d’angoisses répétitives. Quand vous mettez tout cela ensemble, cela fait que j’ai des patients qui n’osent pas prendre les transports. Le simple fait de voir des contrôleurs avec des uniformes les renvoient vers des violences qu’ils ont subies, donc ils ne sont pas capables de prendre les transports. Quand quelqu’un leur dit non, pour eux c’est déjà une menace. C’est très compliqué d’évoluer dans un social où tout est menaçant, et donc ça va en se dégradant. »

On estime que 60% des exilés sont atteints d’un syndrome psychotraumatique notamment chez les femmes et les jeunes et que cet état de santé mentale s’aggrave une fois arrivé en France.

 

rfi