Judo: Loïc Korval, l’incompris qui se raconte

Champion d’Europe en 2014, médaillé de bronze aux Championnats du monde de 2010 à Tokyo, le judoka français Loïc Korval avait été privé de JO en 2016 parce qu’il avait été suspendu deux ans pour trois manquements aux contrôles antidopage. L’homme se raconte aujourd’hui dans un ouvrage intitulé « Apprendre à se relever ».

C’est à Varsovie, en avril 2017, que Loïc Korval a lâché définitivement le judo et s’est détourné des tatamis et de l’équipe de France. A 29 ans, le champion d’Europe 2014 n’avait plus aucune motivation. Privé des Jeux olympiques de Rio au Brésil en 2016 pour trois manquements aux contrôles antidopage, l’athlète tricolore revient sur son parcours dans un ouvrage : Apprendre à se relever. « Mon but c’était de performer pour la France et de pouvoir faire les JO », nous raconte Loïc Korval qui en veut à son propre pays de lui avoir gâché son rêve olympique.

« Un gars sensible qui déteste l’injustice »

«Apprendre à se relever» par Loïc Korval.Talent Sport

Loïc Korval restera pour ceux qui l’ont côtoyé comme un rebelle, un homme à fleur de peau, un adepte du « moi je » comme l’écrit son entraîneuse Catherine Fleury dans la préface de l’ouvrage.

« Loïc ne faisait pas partie des projets de la fédération, témoigne pour RFI un de ces anciens coéquipiers en équipe de France.C’est un gars sensible qui déteste l’injustice, qui aime la vie. Sur le tatami, peu importe son adversaire, il s’est toujours donné à 200 %. Son étiquette de « fou fou » et d’extravagant lui a toujours collé à la peau. C’est dommage ! Son palmarès aurait été plus beau si la fédération l’avait mieux compris et géré. Sa grande force, c’était son envie d’en découdre. Ses adversaires l’ont toujours beaucoup respecté. »

En 2014, Loïc Korval gagne les championnats de France de 2e division, de première division et les Championnats d’Europe. Pourtant, lors de sa carrière, il a connu des galères physiques. Son ascension a été entravée par des problèmes d’hernies discales après sa médaille de bronze aux Mondiaux de 2010 à Tokyo.

Un sportif de haut niveau ne doit pas être lisse

Ce que déteste le plus Loïc Korval, c’est le fait que l’on demande à un sportif de haut niveau d’être le plus lisse possible, que l’on exige de lui qu’il « efface sa personnalité ». La France, qui est selon lui « plutôt hypocrite face à ses valeurs », demande à ses athlètes d’être dans les rails.

« J’ai eu le sentiment d’être incompris, même si cela ne m’a jamais pesé plus que ça. Cela m’a toujours dérangé, mais j’ai arrêté de me prendre la tête », avance Loïc Korval, désormais conseiller de la Fédération serbe de judo. Dans son autobiographie, il n’élude rien, s’explique sur les faits divers qui ont défrayé la chronique.

« On juge et on donne des leçons sans réellement connaître le parcours de la personne », concède l’enfant terrible du judo français. Loïc Korval, adolescent tourmenté, a écrit pour raconter sa construction, raconter son chemin. « Je n’ai jamais fait de demi-tour et je suis toujours allé de l’avant », conclut ce fan de Mohamed Ali ou de Mike Tyson.

Loïc Korval, Apprendre à se relever, Talent Sport, 18.90 euros

RFI