Au terme d’un mandat de neuf ans, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, passera le relais, mercredi 16 juin, au Britannique Karim Khan. La magistrate gambienne avait été élue pour réconcilier l’Afrique avec la CPI. Bilan de neuf ans de mandat.
Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas
Au cours de son mandat, Fatou Bensouda s’est rarement rendue sur les sites de crimes, mais avant de tourner la page, la procureure s’est déplacée au Darfour. La magistrate gambienne est allée chercher au Soudan la coopération des autorités pour faire exécuter le mandat d’arrêt pour génocide émis il y a plus de dix ans contre l’ex-président Omar el-Béchir.
Échec sur les plus hauts responsables
Du mandat de Fatou Bensouda, l’histoire retiendra sans doute l’échec de son bureau sur les dossiers ciblant les plus hauts responsables. Acquittements pour l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et le Congolais Jean-Pierre Bemba. Et puis non-lieu pour le président kényan Uhuru Kenyatta. Ce sont ces différentes affaires qui avaient suscité la défiance des États africains, soupçonnant la Cour d’être le bras judiciaire de politiques occidentales sur le continent.
Nouvelles enquêtes
Pour contrer ces attaques, Fatou Bensouda a ouvert de nouvelles enquêtes loin de l’Afrique dont trois lourds dossiers. La Cour enquête désormais sur les crimes commis dans les Territoires palestiniens occupés, en Afghanistan et en Géorgie. Des faits impliquant la Russie, les États-Unis et Israël. Trois États puissants qui, depuis toujours, refusent sa juridiction. Si ces enquêtes donnent à la Cour une portée planétaire, aucun mandat d’arrêt émis à ce jour ne cible de suspects hors du continent africain.
RFI