Trois ans de prison, dont un ferme, ont été requis jeudi contre l’ancienne star de l’OM Souleymane Diawara, jugé à Dignes-les-Bains (sud-est) dans une affaire d’extorsion à l’encontre d’un vendeur de voitures de luxe avec lequel il avait un contentieux. La même peine a été requise contre son frère Adama, et des peines d’emprisonnement moins élevées ont été demandées à l’encontre de quatre autre prévenus.
Âgé de 40 ans, l’ancien international sénégalais (51 sélections avec les « Lions »), poursuivi pour complicité, avait acheté en 2012 pour 50.000 euros, en liquide, une Porsche Cayenne. Le vendeur, depuis condamné pour escroquerie dans une autre affaire, ne lui aurait pas dit qu’il s’agissait d’une voiture volée.
Le tribunal reprochait à l’ancien footballeur international sénégalais d’avoir envoyé trois ans plus tard son frère et les quatre autres prévenus au domicile du vendeur à Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence), lui réclamant un versement de 50.000 euros à leur tour et repartant avec une BMW « en gage ».
« Nul ne doit se faire justice à soi-même », a déclaré le procureur de la République, Stéphane Kellenberger, après neuf heures de débats, estimant que Souleymane Diawara était « l’instigateur » de l’extorsion.
Le magistrat a dénoncé « une expédition avec des gros bras recrutés, qui n’est pas née de manière spontanée mais qui couve », alors que Souleymane Diawara ainsi que ses co-prévenus ont récusé toute opération punitive préméditée.
A l’audience, l’ancien de l’OM et de l’OGC Nice, aujourd’hui âgé de 40 ans et père de trois enfants, a expliqué avoir parlé au téléphone avec le vendeur. « Je lui dis +tu m’as souvent menti, je prends quelque chose en garantie, la BMW 7 en caution+. Il a accepté », a-t-il assuré.
Souleymane Diawara a précisé que la voiture devait être rendue après un premier versement de 10.000 euros, puis de 2.000 euros par mois ensuite. Vêtu d’une chemise sombre et d’un jean gris, l’ex-footballeur a admis avoir été « un peu naïf » lors de sa première rencontre avec le vendeur de voitures, à l’été 2012 sur une plage de Saint-Tropez.
Le joueur avait fait deux mois et demi de détention provisoire à l’époque des faits. Le jugement devrait être mis en délibéré.
EMEDIA