Karim Wade, le candidat virtuel du PDS à la présidentielle manque d’urbanité à l’encontre des militants du Pds et aux Karimistes qui persistaient et signaient le retour du candidat exilé au Qatar. Bien qu’improbable, la candidature de Wade-fils a été imposé par son père au PDS, soutenu par une poignée de fidèles pour exercer la pression sur le pouvoir.
Cette stratégie qui devait prendre fin après la condamnation de Karim Wade a été maintenue par Wade-père. Une posture incompréhensible par l’opinion, car tout le monde savait que Karim Wade ne pouvait pas être candidat. Et ceci a été confirmé par le Conseil Constitutionnel au terme d’une lutte judiciaire perdue d’avance.
Celui qui voulait succéder Macky Sall a précipité le Parti démocratique sénégalais dans les tréfonds d’une crise sans précédent. Karim Meissa Wade n’a pas le cran et le courage de son père qui excelle dans l’adversité politique.
Le lilliputien politique
Karim Wade croit qu’il sera président grâce aux missives qu’il envoie depuis sa luxueuse villa de Doha. Il fait un semblant abnégation de vouloir rentrer au bercail. Il croit avoir en face de lui des enfants qu’il peut tromper à sa guise. Il annonce, ou du moins, ses proches annoncent à chaque fois son retour. Et a chaque fois, il ne vient pas.
Lui qui disait qu’il allait débarquer au Sénégal et battre campagne pour abréger les souffrances des Sénégalais par le départ de Macky Sall du pouvoir, se fait toujours attendre. Il a laissé son vieux père débarquer seul à Dakar, et mener le combat à sa place. Quel manque de courage !
Au bout du bout, le constat est amer. L’ancien ministre du ciel et de la terre, comme le caricaturaient ses détracteurs, s’est rétrécit en un lilliputien politique. Insatiable et capricieux, car sachant que son père ne peut rien lui refuser, il a étouffé toutes les tentatives de candidature de substitution, et l’abstention était le choix laissé aux militants.
Les leçons du pouvoir n’ont servi à rien
C’est comme le clan Wade n’a rien retenu de leur passage au pouvoir. C’est leur vilain projet de faire du Sénégal leur titre foncier qui a causé leur perte. Aujourd’hui, l’insubmersible patriarche du Pds a remis en selle son fils pour prendre sa suite à la tête du parti qu’il a fondé.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le parti s’étant déjà fragmenté, il risque de n’a pas survivre à son au géniteur. Autant la gourmandise du pouvoir de petit Wade à s’accaparer des postes ministérielles à susciter la haine et dégoût à son égard, il encourt le même risque au PDS s’il ne change pas sa mentalité de « sans moi, rien ne peut se faire ».
Les militants du PDS n’avaient pas mesuré le niveau de rejet que suscitait Karim Wade auprès des Sénégalais. Il était rejeté à cause de sa gourmandise et de son extravagance. Ayant compris cela, Macky Sall a mis en place une reddition des comptes sélective pour donner un coup de frein brutal à l’ascension politique de l’ancien banquier, réglant en même temps son compte avec les Wade.
Le fils n’a politiquement rien hérité du père. Il n’a ni la témérité suicidaire dont racontait feu Djibo Leyti Ka, encore moins la ruse. Il a manqué du respect à ses supporteurs et a déstructuré ce parti qui a une histoire et un vécu.
Faut-il se battre pour quelqu’un qui est dans son luxe ?
Ce que les Wade viennent d’affliger au PDS est l’affront suprême. C’est-à-dire, d’avoir empêcher le parti de prendre part de façon directe ou indirecte à une élection aussi importante que l’élection présidentielle. Ils ont imposé l’abstention aux militants qui n’attendaient qu’une consigne pour les venger en faisant chuter le régime en place. Mais apparemment, l’exilé ne se soucie pas des efforts et des sacrifices consentis par ses militants et sympathisants qui défendaient sa candidature utopique.
Pourtant, ils devaient comprendre plus que quiconque que la candidature du prince intouchable était vouée à l’échec. En effet, dès lors que, malgré la contestation et la protestation contre son arrestation n’a pas empêché la justice de suivre son cours jusqu’à et sa déportation avec son consentement au Qatar, il était clair comme l’eau de roche que tout projet de leur part en 2019 était voué à l’échec.
Sourd et aveugle à l’appel à la raison de certains cadres du parti, Wade s’est entêté dans sa logique suicidaire. Face à une telle cécité, certains barons et militants ont préféré quitté le navire s’ils ne sont pas exclus.
La question que les « Karimistes » et les militants du Pds doivent se poser est la suivante : Karim Wade doit-il se soustraire du combat que nous menons pour lui en restant dans son luxe au Qatar ? La question mérite son pesant d’or. Surtout à l’orée de nouveaux combats.