Kazakhstan: Kassym-Jomart Tokaïev gagne la présidentielle avec 70,8% des voix

Ce lundi 10 juin, la Commission électorale centrale a annoncé que le président par intérim du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a remporté la présidentielle anticipée de dimanche avec 70,8% des voix. Le scrutin a été marqué par d’importantes manifestations et des centaines d’arrestations.

Avec 70,8% des voix, Kassym-Jomart Tokaïev devance largement son plus proche rival, Amirjan Kossanov, qui n’a obtenu que 16,2% des suffrages lors du scrutin convoqué dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale après la démission surprise en mars de Noursoultan Nazarbaïev, qui avait dirigé sans partage le pays depuis son indépendance en 1991.

Une victoire qui ne faisait guère de doutes

La victoire de M. Tokaïev, un diplomate de carrière de 66 ans, ne faisait guère de doute puisqu’il était soutenu par l’ex-président. Mais ce scrutin a surtout été marqué par d’importantes manifestations à travers le pays, les protestataires appelant au boycott d’une élection qu’ils estimaient jouée d’avance.

Dans les deux principales villes kazakhes, la capitale Nur-Sultan et Almaty, des journalistes de l’AFP ont été témoins de plusieurs centaines d’arrestations. Au total, « environ 500 » personnes ont été conduites dans les commissariats des deux villes, selon les chiffres du vice-ministre de l’Intérieur Marat Kojaïev, qui en a rejeté la faute sur des « éléments radicaux » ayant organisé des « manifestations non autorisées ».

Noursoultan Nazarbaïev garde des fonctions clé

Malgré sa démission, Noursoultan Nazarbaïev conserve des fonctions clé dans le système politique kazakh. En 2015, pour son cinquième et dernier mandat, Noursoultan Nazarbaïev avait obtenu presque 98% des voix. Ses victoires électorales successives n’ont jamais été reconnues comme libres et justes par les observateurs internationaux. Au cours de sa campagne, M. Tokaïev a promis de se placer dans la continuité de son prédecesseur. Une de ses premières décisions en tant que président par intérim avait d’ailleurs été de renommer la capitale, Astana, « Nur-Sultan », du nom de son prédécesseur.

 

Rfi