Il est devenu subitement très actif sur le terrain politique. Khalifa Sall, l’ancien Maire de Dakar, le leader de Taxawu Senegal, mène des contacts tout azimut avec nombre de leaders politiques comme Ousmane Sonko, Mamadou Diop Decroix, Abdoul Mbaye, etc.
L’homme est au centre ainsi d’une sorte de ‘’ballet politique’’, des concertations étendues dont l’objectif est justement de permettre à l’opposition de s’unir pour faire face au pouvoir.
Une réaction de l’opposition qui est tout à fait normale au regard du contexte. Avec le départ d’Idrissa Seck qui a rejoint la majorité, l’opposition a subi une sorte de traumatisme qui l’a beaucoup affaibli. Sa réaction actuelle et celle de l’émergence d’un instinct de conservation, c’est une démarche de survie.
Elle sait en effet que son salut est justement dans l’unité. Il faut bien que les opposants se retrouvent dans un cadre, élaborent un programme commun de lutte afin d’espérer convaincre la majorité des sénégalais de rallier sa cause.
Et dans cette perspective, elle souffre d’un déficit de leadership. L’un deux plus grands partis de l’opposition, le Rewmi a quitté le navire pour le pouvoir et le Parti démocratique sénégalais (Pds) n’a pas encore défini une ligne de conduite claire même si elle a lancé tout récemment un appel à la formation d’une coalition.
Idy travaille avec Macky et Karim, le leader du Pds est au Qatar. Et comme la nature a horreur du vide, il faut travailler avec les leaders sur place que sont Sonko, Khalifa Sall, Abdoul Mbaye, Therno Bocoum et Thierno Alassane Sall, Pape Diop, etc.
Et dans ce groupe, Khalifa Sall fait partie de ceux qui ont plus de vécu et de crédibilité politique.
En dehors de Pape Diop, il bénéficie d’une expérience et d’une légitimité inégalée.
C’est donc tout naturellement qu’il semble mener les opérations. Il s’érige en catalyseur. Celui qui prend contact et qui discute pour rassembler.
En clair, il est le leader sur qui l’opposition peut compter pour ses batailles futures. Il en a le charisme, l’expérience, le poids politique et la crédibilité.
Son problème, c’est cependant son inéligibilité. Depuis sa condamnation à propos de la gestion de la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar, il a perdu ses droits civiques et politiques.
Mais, cela ne l’empêche nullement de mener des activités politiques et surtout de diriger une coalition. Le moment venu, un ou des leaders pourraient en émerger. Mais, l’urgence est, pour cette opposition largement affaiblie, de retrouver ses marques par une unité et un programme d’action commun.
Car, au final, ce sont les Sénégalais qui décident. Or, face à l’importance de l’arsenal communicationnel mis en place par Macky, il est clair qu’il ne plaisante pas du tout.
Et quand il dit qu’il représente 85% de l’électorat sénégalais, il n’est pas difficile de deviner à quelle élection il fait allusion.
Donc, nous sommes, en clair, dans la dynamique du projet du troisième mandat étant entendu que le Conseil constitutionnel sera difficilement, un arbitre impartial.
Ainsi, la bataille juridique étant perdue d’avance, celle politique s’impose. Y’en a marre l’a compris et entre en action ou déclare le faire. Les politiques ne doivent pas être en laisse.
Khalifa à qui l’on prête des discussions avec le camp du pouvoir, a voulu ainsi, nier de cette manière en montrant son ancrage dans l’opposition.
Mieux, il s’érige en chef, en général prêt à galvaniser les troupes pour faire face au camp du pouvoir dont la coalition ne cesse de s’élargir.
Malheureusement, son attitude va davantage radicaliser Macky à son encontre. En clair, ce ne sera pas demain la veille qu’il obtiendra son amnistie.
Mais, ce n’est pas forcément cela qui est la priorité pour Khalifa.