La béatification prochaine des moines de Tibéhirine pourrait se faire sur le sol algérien en présence du pape François. Une hypothèse qui prend du poids. Au total, 19 religieuses et religieux catholiques assassinés en Algérie entre 1994 et 1996, sont concernés.
Avec notre correspondant à Rome, Eric Sénanque
Même si la nouvelle n’est pas encore confirmée au Vatican, la cérémonie de béatification devrait se tenir dans la cathédrale d’Oran, dont Mgr Pierre Claverie, tué en août 1996 avec son chauffeur, fut l’évêque. Un symbole fort. En 2005, la béatification par Benoît XVI de Charles de Foucauld, autre figure du christianisme, s’était déroulée dans la basilique Saint-Pierre, très loin du sud de l’Algérie où vécut le religieux français.
En septembre dernier, l’archevêque d’Alger, l’évêque d’Oran et le postulateur de la cause en béatification – « l’avocat » – des religieux assassinés avaient été reçus à Rome par le pape François. Celui-ci, avaient-ils dit, s’était montré très sensible à la souffrance que le peuple algérien a endurée durant les années 1990.
Mais l’affaire est sensible dans un pays encore marqué par le traumatisme de ces années de plomb. « Soyez très délicats, car il ne faut pas blesser », leur avait demandé François lors de cette rencontre.
Pour le pape, cette béatification prochaine doit semer un vent de paix et de réconciliation dans le pays et l’Eglise veut rappeler que des milliers d’Algériens ont eux aussi été des martyrs de cette violence. Si rien n’est encore confirmé, un aller-retour du chef de l’Eglise catholique à Oran est fort possible. La question a d’ailleurs été abordée lors de la réunion au Vatican du mois de septembre. La date de la béatification n’est toujours pas connue, car le Vatican est toujours en discussion avec les autorités algériennes.
rfi