La Chine «ne restera pas les bras croisés» face aux menaces de taxes américaines

Pékin riposte du tac au tac aux menaces de taxes de Donald Trump. La Chine évoque des taxes en retour, alors que le président américain entend imposer l’équivalent de 60 milliards de dollars par an d’importations chinoises, dans le but de combler le déficit commercial géant entre les deux pays. Mardi 20 mars, le Premier ministre Li Keqiang avait encore appelé à la raison. En vain.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt,

Le ministère chinois du Commerce a menacé Washington de taxes sur des importations américaines comme le porc, l’acier, des fruits ou encore du vin, pour l’équivalent de trois milliards de dollars. Une réaction rapide aux déclarations de Donald Trump.

Le soja, dont les agriculteurs américains exportent un tiers vers la Chine, pourrait aussi se transformer en arme de guerre, comme le suggère l’éditorialiste du journal officiel Global Times, Hu Xijin, pour qui « du soja brésilien pourra remplacer le soja américain et nous utiliserons des arachides pour produire de l’huile de cuisson ».

Hu Xijin considère que si « une guerre commerciale fera augmenter les prix en Chine », il en sera de même aux Etats-Unis. Or, « les Américains auront plus de mal à remplacer nos produits. Si les Etats-Unis tranchent dans le vif de notre chair, nous allons leur  arracher une dent », affirme-t-il.

Une défense ferme du commerce chinois

Pas question de se laisser faire, avait déjà prévenu dès jeudi soir la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, « vigoureusement » opposée « à l’unilatéralisme et au protectionnisme américain ». « La Chine ne restera pas les bras croisés », met-elle en garde. Pékin prendra « toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument [ses] droits et intérêts légitimes ».

Le peuple chinois tout entier est uni derrière ces propos, écrit ce vendredi matin le Global Times, qui avertit Washington : « les Chinois possèdent un niveau d’endurance avec lequel les Etats-Unis ne pourront pas rivaliser ».

rfi