En Chine, l’armée populaire de libération vient de publier dans son journal officiel ses objectifs pour 2019 et c’est un programme très engagé qui a été révélé. Dans un contexte de tensions grandissantes avec le voisin taïwanais, les militaires chinois sont aujourd’hui appelés « à se préparer à la guerre ».
Depuis la prise de pouvoir de Xi Jinping en 2012, l’armée rouge ne cesse de se modernisergrâce à des investissements colossaux. Mais l’armée rouge chinoise montre les muscles dans son programme martial pour l’année à venir : intensifier l’entraînement et améliorer le comportement des troupes pour être prêt en cas de conflit. « Se préparer à la guerre est devenu fondamental, cela doit être notre principal axe de travail » peut-on lire dans le journal officiel de l’Armée populaire de libération.
Tension liée à la volonté d’indépendance officielle
Alors que les tensions ne cessent de croître avec le voisin taïwanais, ce programme sonne comme un avertissement aux velléités indépendantistes de l’île. Les relations entre Pékin et Taipei se sont détériorées depuis la prise de fonction en 2016 de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, favorable à une indépendance officielle de Taïwan. Ces derniers mois, la Chine a multiplié les patrouilles en mer et dans les airs autour de l’ancienne Formose.
Il y a quelques jours, l’Armée populaire elle-même mettait en garde les autorités de Taïwan : l’île se retrouvera dans une impasse si elle tente de recourir à la force pour empêcher une réunification avec la Chine continentale, rappelle notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget.
Xi Jinping met en garde contre « un désastre »
Dans un discours prononcé ce 2 janvier à Pékin, le tout-puissant président Xi Jinping qui est aussi le commandant suprême des forces armées a lui aussi fait passer le message. « La Chine, jure-t-il, ne renoncera pas à recourir à la force pour combattre les forces indépendantistes à Taïwan. » L’indépendance de Taïwan mènerait au « désastre » selon le président chinois, a qui a prôné des efforts destinés à une « réunification » pacifique avec l’île, mais a prévenu que la Chine n’avait pas renoncé à l’usage de la force pour mettre Taïwan sous son contrôle.
A (re)écouter : Géopolitique, le débat : Taiwan dans la relation USA/Chine
En octobre dernier, plusieurs milliers de manifestants indépendantistes se sont rassemblés dans la capitale taïwanaise pour protester contre le « harcèlement » de Pékin et ont appelé à un référendum sur l’indépendance officielle de l’île.
Tsai Ing-wen souhaite résoudre le différend pacifiquement
Tsai Ing-wen et son gouvernement ont reproché à plusieurs reprises à la Chine de s’ingérer dans la campagne des élections municipales organisées en novembre dernier, qui ont donné lieu à une sévère défaite du Parti démocrate progressiste (PDP), favorable à l’indépendance.
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a déclaré le mercredi 2 janvier que l’île n’accepterait pas un accord politique du type « un pays, deux systèmes » avec la Chine et que les négociations entre la Chine et Taïwan devaient se faire de gouvernement à gouvernement. Une formule utilisée pour la gestion de Hong Kong et la Chine.
Lors de son discours de sa nouvelle année, Tsai Ing-wen a déclaré que la Chine devait utiliser des moyens pacifiques pour résoudre son différend avec Taïwan et respecter les valeurs démocratiques de l’île.
Rfi