Comme prévu, la Corée du Sud et les États-Unis ont lancé en début de semaine leurs exercices militaires conjoints sur la péninsule coréenne, et ce malgré les fortes protestations et les tirs de missiles à répétition de la Corée du Nord. Tôt ce matin, peu après le lancement de deux projectiles en direction de la mer de l’Est, Pyongyang a déclaré qu’il serait « obligé de chercher une nouvelle voie » si Séoul et Washington « aiguisent leur épée » pour lui « faire du mal ». Cette énième escalade de tension menace-t-elle la reprise des négociations annoncées entre Washington et Pyongyang autour du dossier nucléaire nord-coréen ?
Le régime de Kim Jong-un voit rouge. En dépit de ses violents avertissements, les exercices conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud ont débuté hier avec un entrainement militaire simulé sur ordinateur. Ensuite, ils vérifieront les capacités de Séoul à reprendre le contrôle opérationnel en temps de guerre de ses troupes, actuellement détenu par Washington.
Quinze jours de manoeuvres
Ces manœuvres, dont les alliés n’ont pas voulu préciser l’ampleur pour ne pas provoquer davantage Pyongyang, devraient durer quinze jours. Une période pendant laquelle on s’attend à des provocations accrues du Nord qui a lancé ce matin sa quatrième série de projectiles en moins de deux semaines, selon l’agence Yonhap à Séoul, citant le chef d’état-major de l’armée sud-coréenne. Séoul et Washington ont pourtant déjà consenti à abandonner ou réduire leurs opérations militaires conjointe à grande échelle.
La Corée du Nord a déclaré mardi 6 août que les manoeuvres militaires conjointes menées par les États-Unis et la Corée du Sud étaient une « violation flagrante » des efforts de paix dans la péninsule coréenne et reflétaient un manque de « volonté politique » des deux pays d’améliorer les relations.
Stratégie
Si avant et pendant chacun de ces entraînements, Pyongyang dénonce systématiquement une répétition d’invasion, il s’agirait surtout pour le régime d’une stratégie pour disposer d’une plus grande marge de négociation en vue des prochaines discussions nucléaires. Un bras de fer tendu s’annonce donc et les alliés devront garder leurs yeux rivés vers le Nord ces prochains jours face aux risques de nouveaux lancements de missiles.