Le président sénégalais a annoncé lundi 3 février la création d’une commission pour exploiter les rapports de la Cour des comptes. Présentés au chef de l’État vendredi dernier, ces rapports concernent 2016 et 2017. La Cour a justifié ces retards par le manque d’effectifs. Sur le fond, ces rapports pointent les manquements dans différents services et agences de l’État.
Près de 250 millions de francs CFA (plus de 380 000 euros) pour l’achat de moquettes –non récupérables – dépensés entre 2011 et 2015 par le CICES, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal, un sponsoring non justifié octroyé à la Fédération sénégalaise de golf par l’agence d’électrification rurale, cumul de salaires pour des agents de l’État détachés à l’Ofor (l’Office des forages ruraux) ou encore non-reversement des impôts…
Les exemples ne manquent pas –chiffres et noms à l’appui – dans les trois rapports disponibles sur le site internet de la Cour des comptes, près de 800 pages au total. L’institution de contrôle a passé au crible quelque 50 entités publiques.
Lundi, le président Macky Sall a donc annoncé la mise sur pied d’une commission et promis que les recommandations de la Cour feraient l’objet de suivi. Mais le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International, n’est pas convaincu : « une commission, c’est le meilleur moyen d’enterrer un dossier », affirme son coordonnateur adjoint, Abdoul Aziz Diop. Même scepticisme au Forum social sénégalais, pour qui « les rapports n’ont jamais été suivis de sanctions ».
La Cour des comptes a indiqué que les rapports annuels 2018 et 2019 seront publiés courant octobre 2020.