La croissance chinoise continue de ralentir

Le Bureau national des statistiques à Pékin a publié ce jeudi le chiffre de 6,6% pour l’année 2018. Un résultat qui dépasse l’objectif que s’étaient fixé les autorités chinoises (6,5%), mais qui reste parmi les plus faibles de ces trois dernières décennies.

Avec notre correspondant à PékinStéphane Lagarde

L’économie chinoise n’aura pas attendu les sanctions américaines pour décélérer. Selon les données officielles, le PIB de la deuxième économie du monde a augmenté de 6,4% au quatrième trimestre 2018 (comparé à l’année précédente), soit le rythme le plus lent enregistré depuis 2009, au lendemain de la crise des subprimes.

Ces 6,6% de croissance annuelle sont dus à une contraction de l’activité, associée à un début de ménage autour de la dette parfois colossale affichée par certaines provinces. La Chine a continué de freiner en 2018, en raison également de la baisse de la demande intérieure. Les autorités chinoises restent toutefois d’un optimisme prudent.

« Confiant dans l’avenir »

« L’environnement international est complexe et incertain, l’économie chinoise reste soumise à une pression baissière » confiait ce matin devant les journalistes le directeur du Bureau national des statistiques, qui se veut toutefois rassurant sur les fondamentaux « solides » de l’économie chinoise, capable selon ce dernier de résister même en cas de prolongations des hostilités commerciales avec les Etats-Unis.

« Nous devons demeurer confiant dans l’avenir » a soutenu Ning Jiezhi. « La classe moyenne chinoise s’établit à 400 millions de Chinois [ce qui représente 140 millions de foyers dont le revenu a atteint 100 000 et 500 000 yuans par an, Ndlr] qui peuvent acheter une voiture, un appartement et voyager ce qui contribue au développement sain de l’économie. »

Mesures ciblées et limitées

Pour l’instant en tous cas, il n’y a pas de plans de relance de prévu. Le gouvernement préfère l’emploi de mesures ciblées et limitées, comme celles annoncées avant le week-end autour de la semaine de 4,5 jours et l’allongement des horaires dans les commerces de détail.

Le chef de la statistique en Chine est revenu également sur le taux de chômage. 4,9% en 2018, soit 13, 61 millions d’emplois créés dans les grandes zones urbaines, ce qui est mieux qu’espéré par les autorités. Mais il n’est pas certain que cela suffise à rassurer en cette veille des vacances de la fête de printemps. Certaines entreprises ayant décidé de diminuer le recours aux emplois étudiants. Le géant de l’électronique Foxconn aurait lui, selon le journal Nikkei, mis un terme à 50 000 postes contractuels depuis octobre, un mois plus tôt que prévu.

Enfin, une autre courbe qui pèse sur la croissance chinoise est celle de la démographie. Le Bureau national des statistiques a confirmé ce jeudi la chute drastique du nombre des naissances en Chine. 15 millions de bébés chinois sont nés en 2018, soit 2 millions de moins que l’année précédente.

 

Rfi