Le Parlement israélien a approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi, après plusieurs heures de débat, la loi controversée sur l’Etat-nation qui vise à garantir le caractère juif de l’Etat d’Israël, par 62 voix contre 55 et deux abstentions. Une petite déception pour Benyamin Netanyahu qui espérait un meilleur score.
Avec notre correspondant à Jérusalem,Michel Paul
C’est sous les applaudissements d’une partie de la Chambre mais aussi aux cris de « à bas l’Apartheid » qu’a été adoptée finalement aux petites heures de la matinée la très controversée loi sur l’Etat-nation.
« C’est un moment décisif dans l’histoire de l’Etat d’Israël et celle du sionisme », a proclamé le Premier ministre Benyamin Netanyahu. « J’annonce avec stupéfaction et tristesse la mort de la démocratie », a pour sa part déploré le député Ahmad Tibi, de la liste arabe unifiée, paraphrasant le communiqué sur l’assassinat d’Yitzhak Rabin.
Le texte, dans sa mouture finale, confirme le caractère juif du pays. La loi stipule notamment que l’hébreu devient la seule langue officielle d’Israël. Ce qui n’est plus le cas de la langue arabe qui conserve toutefois un « statut spécial » autorisant la poursuite de son utilisation dans l’administration.
Un autre article contesté a finalement été adopté dans une forme édulcorée. Celui-ci encourage le développement des implantations juives stipulant qu’elles relèvent de l’intérêt national.
Une précédente version évoquait la possibilité de créer des localités exclusivement réservées aux juifs. Elle avait été vivement critiquée au sein même de la droite en raison de son caractère discriminatoire qui excluait de fait les citoyens arabes israéliens qui représentent pourtant 17,5 % de la population totale du pays.
Il faut rappeler qu’il n’existe pas de Constitution en Israël et que cette nouvelle loi entre dans la catégorie des lois fondamentales.