L’application, à partir du 20 avril, de la loi interdisant l’ensemble des sachets et autres polluants plastiques devrait aider le pays à se débarrasser de 60% de ses déchets, dans le cadre du programme présidentiel ‘’Zéro déchet’’, a indiqué mardi à Thiès, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.
Pour réaliser ‘’l’objectif important’’ fixé par le programme présidentiel ‘’Zéro déchet’’, ‘’il faut d’abord vaincre les déchets plastiques’’, a noté, Abdou Karim Sall, qui présidait à Thiès le deuxième de ses CRD spéciaux, initiés pour vulgariser la loi 2020/04 du 8 janvier 2020, à travers le pays.
‘’En éliminant les déchets plastiques, on élimine 50 à 60% des déchets’’, a-t-il ajouté, relevant que cette ’’pollution visuelle inacceptable’’ accueille le voyageur à l’entrée des villes.
Votée le 30 décembre par l’assemblée nationale, avant d’être promulguée le 8 janvier, cette loi a été publiée au Journal officiel, le 20 janvier, pour prendre effet dès le 20 avril prochain.
La loi 2015/09 du 4 mai 2015 qu’elle abroge, comportait des ‘’insuffisances’’ quant à son champ et son niveau d’application, a relevé le ministre de l’Environnement. Elle se limitait à l’interdiction des sachets plastiques à faible micronnage, avec bretelle ou contenant du polyéthylène.
La nouvelle loi va au-delà, en interdisant ‘’tous les sachets plastiques à usage unique’’, tous les sachets plastiques sortis de caisse, les gobelets, les sachets d’eau, les sacs d’emballage de riz, de sucre, entre autres.
Elle durcit les sanctions pécuniaires et peines d’emprisonnement contre les contrevenants. Elle apporte des ‘’innovations’’ en introduisant les consignes, la taxation du plastique non recyclable.
Aux termes de la loi, les producteurs de plastique devront également incorporer une portion de matière recyclée dans leurs articles. Ils ont aussi une responsabilité dans le ramassage des déchets plastiques.
Une disposition prévoit un prix plancher aux acheteurs de déchets plastiques pour encourager le recyclage de ces matières néfastes pour l’agriculture, la pêche et l’élevage.
Pour Abdou Karim Sall, l’application réussie de cette loi passe par son appropriation par les Sénégalais. D’où la tenue de séances de sensibilisation en direction de l’administration territoriale, des forces de défense et de sécurité, et du plus grand public à travers les médias, pour partager le contenu de la loi.
‘’Nous allons engager une campagne de sensibilisation dans toutes les langues’’, a dit Abdou Karim Sall qui indique avoir rencontré les khalifes généraux mouride et tidiane.
Aux termes de la loi, en plus de la police et de la gendarmerie, tous les agents assermentés peuvent procéder au contrôle et à la saisie des produits interdits.
Les agents de la Direction de l’environnement, du service du commerce, d’hygiène, des aires marines communautaires protégées, des parcs et des douanes sont concernés.