La Mauritanie et le Sénégal renforcent leur coopération, de la pêche à la lutte contre le djihadisme

Le président sénégalais Macky Sall a effectué sa première visite officielle à Nouakchott depuis l’élection de son homologue Mohamed Ould Ghazouani.

La Mauritanie et le Sénégal ont signé mardi 18 février plusieurs accords de coopération en matière de lutte contre le djihadisme, de pêche ou encore d’énergie verte, à l’occasion de la première visite officielle à Nouakchott du président sénégalais Macky Sall depuis l’élection de son homologue Mohamed Ould Ghazouani.

M. Ghazouani, au pouvoir depuis août 2019, et Macky Sall, réélu il y a un an, ont insisté sur « la nécessité d’approfondir la collaboration entre les deux gouvernements afin de prévenir et de lutter plus efficacement contre la criminalité transfrontalière, en particulier le terrorisme, l’extrémisme violent, la migration clandestine, le trafic illicite d’armes et de drogue, ainsi que le blanchiment d’argent », indique un communiqué conjoint.

Les délégations ont signé plusieurs accords, dont un « visant à réduire les gaz à effet de serre » et à « exploiter les ressources gazières des deux pays à travers l’utilisation des énergies propres », selon un document officiel.

Le Sénégal et la Mauritanie, qui partagent des frontières terrestre et maritime, se sont également accordés pour mettre en œuvre des patrouilles et exercices conjoints de leurs marines nationales, dans le but de résoudre les conflits qui éclatent régulièrement dans le secteur de la pêche.

Nouakchott et Dakar sont liés par des accords permettant aux pêcheurs sénégalais d’opérer dans les eaux poissonneuses de la Mauritanie, mais ces derniers sont souvent accusés de violer la réglementation mauritanienne.

Des incidents avec les gardes-côtes mauritaniens, parfois meurtriers, ne sont pas rares, et sont parfois marqués par des saisies d’embarcations sénégalaises. Des pêcheurs sénégalais ont violemment manifesté début février à Saint-Louis (nord) pour réclamer plus de facilités de l’autre côté de la frontière.

En matière d’élevage, un accord a été conclu pour faciliter l’accès du bétail de la Mauritanie, essentiellement des dromadaires, aux pâturages sénégalais, et pour garantir l’approvisionnement par la Mauritanie du Sénégal en moutons pour la fête musulmane de la Tabaski, nom donné en Afrique de l’Ouest à la fête du sacrifice, l’Aïd el-Kébir.

LeMonde