L’armée congolaise accuse le Rwanda d’avoir déployé 500 de ses soldats dans l’est de la RDC en soutien aux rebelles du M23, nouvelles accusations qualifiées jeudi de « sans fondement » par Kigali.
Ces nouveaux échanges acrimonieux interviennent après environ deux semaines de regain de tension entre la République démocratique du Congo et son voisin rwandais, clairement accusé par Kinshasa de soutenir cette ancienne rébellion tutsi réapparue en fin d’année dernière dans la province du Nord-Kivu. Kigali a toujours démenti.
Fin mai, l’armée congolaise avait affirmé avoir arrêté sur le territoire de la RDC deux militaires rwandais, que Kigali assurait au contraire avoir été enlevés du côté rwandais de la frontière par des rebelles hutu implantés au Congo.
« Depuis l’arrestation de militaires de la force spéciale rwandaise dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, le Rwanda a changé la tenue de ses militaires pour dissimuler sa présence dans le territoire congolais aux côtés des terroristes du M23 », a affirmé mercredi soir le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Le Rwanda « a déployé dans les environs de Chanzu 500 militaires des forces spéciales, tous habillés d’une nouvelle tenue de couleur vert-noir et coiffés des casques de sa force spéciale », a-t-il poursuivi, en appelant la population à « dénoncer » leur présence.
« Par le biais de notre ministre des Affaires étrangères comme de notre représentant permanent aux Nations unies, le Rwanda a dit clairement sa position, nous n’avons aucun intérêt dans une crise et ne répondrons pas à des accusations sans fondement », a déclaré à l’AFP à Kigali Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement.
« Nous ne commentons pas des rumeurs », a également indiqué le porte-parole de l’armée rwandaise, le colonel Ronald Rwivanga.
Des affrontements ont de nouveau opposé l’armée congolaise (FARDC) au M23 en début de semaine dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu. La mission de l’ONU en RDC (Monusco), « engagée dans les combats aux côtés des FARDC », a indiqué mercredi qu’une de ses positions y avait été attaquée la veille, à Shangi.
« Trois Casques bleus ont été blessés et évacués à Goma », le chef-lieu de la province, a précisé la Monusco sur Twitter, en « condamnant » cette attaque.
Huit Casques bleus de la Monusco avaient péri le 29 mars dans le crash de leur hélicoptère en mission de reconnaissance au-dessus d’une zone de combats entre les FARDC et le M23.