La Russie suspend des vols vers la Turquie, un coup dur pour le secteur du tourisme

En début de semaine, la Russie a annoncé la suspension des vols vers la Turquie à compter de ce jeudi 15 avril et jusqu’au 1er juin. Cette décision, officiellement justifiée par le nombre record de contaminations au Covid-19 en Turquie (62 800 nouveaux cas mercredi), a fait grincer des dents, Ankara soupçonnant Moscou de sanctionner son rapprochement avec l’Ukraine. Qu’elle soit sanitaire ou politique, cette décision frappe durement le secteur du tourisme turc, qui comptait sur les touristes russes pour bien démarrer la saison.

Environ 800 000 : c’est le nombre de touristes russes que la Turquie espérait accueillir d’ici au 1er juin, notamment dans le Sud, dans ses grands hôtels avec vue sur la mer Méditerranée.

Selon Tolga Gencer, membre dirigeant de l’Union des agences de voyage turques (TÜRSAB), la décision de Moscou tombe à un très mauvais moment. « Le mois de mai est une période pendant laquelle les Russes voyagent, car ils ont beaucoup de jours fériés, explique Tolga Gencer. Nous avions donc enregistré beaucoup de réservations pour mai, qui ont toutes dû être reportées ou annulées. »

En 2020, les revenus du tourisme turc ont chuté de 65%. Le secteur s’attendait à une embellie ce printemps, pariant sur un recul de l’épidémie. Au lieu de cela, le nombre de nouveaux cas bat chaque jour un record. « Le principal problème, poursuit Tolga Gencer, c’est que la campagne de vaccination n’a pas encore atteint le niveau espéré. Ce n’est pas propre à la Turquie, mais cela veut dire que l’épidémie a encore de très lourds effets. Nous pensions que la saison commencerait en avril-mai et se terminerait fin août. Nous espérons désormais qu’elle commencera en juin pour se terminer en novembre. »

Tolga Gencer veut croire que les vols avec la Russie reprendront début juin, grâce aux mesures de confinement imposées pendant le ramadan et aux progrès de la campagne de vaccination, qui concerne depuis peu les professionnels du tourisme. À moins, bien sûr, que la décision de Moscou soit surtout politique.

RFI