La stratégie brouillonne de Washington au Venezuela

Au lendemain de la réunion de Bogota où les Américains ainsi que les pays d’Amérique latine soutenant le président autoproclamé Juan Guaido ont écarté dans leur déclaration commune la possibilité d’user de la force contre le Venezuela, Washington tente une nouvelle percée diplomatique à l’ONU. L’envoyé spécial Eliott Abrams a indiqué hier lors d’une réunion du Conseil de sécurité vouloir faire voter avant la fin de la semaine une résolution pour faciliter la livraison d’ aide humanitaire dans le pays.

Avec notre correspondante à New Yok,  Marie Bourreau

Pour les diplomates onusiens, la stratégie américaine au Venezuela est de plus en plus floue. « On navigue à vue », estime d’ailleurs hors micro l’un d’eux.

Hier, l’envoyé spécial américain Eliott Abrams a indiqué qu’une résolution appelant au passage d’aide humanitaire serait mise aux voix avant la fin de cette semaine. Le texte devrait aussi appeler à des élections présidentielles libres, transparentes et crédibles.

Sans surprise, la Russie et la Chine qui soutiennent le régime de Maduro s’y opposeront. Ce qui pose la question de l’objectif final des Américains. Pour les Européens, le coût politique d’un veto bloquerait toute perspective de solution pacifique et démocratique respectueuse de la volonté du peuple vénézuélien, ce qu’ils appellent pourtant de leurs voeux. Certains craignent aussi qu’un veto ne serve à justifier une intervention possiblement militaire dans le pays, même si les Etats-Unis s’en défendent.

Le chef de la diplomatie vénézuélienne a de son côté affirmé que la tentative de coup d’Etat avait échoué et appelé les Etats membres à revenir à la raison.

 

Rfi