La Sûreté urbaine fait tomber la mafia de l’Ipres

La Sûreté urbaine fait tomber la mafia de l’Ipres
La Sûreté urbaine fait tomber la mafia de l’Ipres

Deux agents de l’Ipres impliqués dans le trafic des tickets restaurant ont été arrêtés et mis à la disposition du procureur de la République pour détournement de deniers publics. D’autres restaurateurs et agents de la maison des retraités sont dans le collimateur des policiers.

L’enquête a pris du temps, mais elle a fini par livrer ses secrets. Il a fallu environ deux longues années aux redoutables éléments de la Sûreté urbaine de Dakar pour démêler les écheveaux de cette sale affaire de détournement qui a éclaboussé l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Les premiers présumés auteurs du trafic de tickets de restaurant à l’Ipres sont tombés. Les policiers enquêteurs de la Su ont réussi à mettre la main sur la dame N.T. Dia et T. Thiobane en service aux ressources humaines. Ils sont poursuivis pour les délits de détournements de deniers publics et complicité de détournements de deniers publics. Les deux ont été déférés hier jeudi, devant le procureur de la République, pour un détournement présumé estimé à un peu plus de 200 millions F Cfa.

D’après des informations de L’Observateur, une autre dame répondant au nom de R. Niang absente du territoire, est également citée dans cette vaste opération de détournement. Parallèlement à ces arrestations, d’autres personnes ont été entendues dans le cadre de l’enquête qui n’a pas encore livré tous ses secrets. De ces agents qui sont passés entre les mains des enquêteurs, l’on cite M. D. N qui serait l’ancienne assistante de l’ex-directeur général Mamadou Diagne Sy Mbengue sous la gestion de qui l’affaire a éclaté.

Ce scandale avait été découvert à la suite d’un audit interne effectué dans la gestion de 2018-2019. Lequel audit avait révélé des factures frauduleuses de restauration du personnel de l’Ipres. L’ex-Dg, Mamadou Diagne Sy Mbengue, après avoir découvert les faits révélés par les auditeurs, avait déposé une plainte à la Sûreté urbaine (Su) de la police centrale de Dakar. En écho, le Président du Conseil d’administration de l’institution, Mamadou Racine Sy, avait exigé que la lumière soit faite sur cette affaire.

Des Libanais dans le collimateur des enquêteurs

Tout est parti de la politique mise en place par l’Ipres pour assurer la restauration de son personnel à l’aide d’un système de paiement de tickets restaurant et chèques déjeuner. Des bons qui étaient subventionnés à 75% par l’Ipres. Pour un plat facturé à 10 000 F Cfa, l’agent de l’Ipres ne payait que 2 500 F Cfa de sa poche.

Amateur des bonnes tables de l’Avenue Senghor et du Boulevard de la République, certains agents de l’Ipres se sont familiarisés avec des gestionnaires de restos de la place. A l’étape actuelle de l’enquête, des Libanais propriétaires de Restaurants sis en centre-ville, des traiteurs, des assistantes de direction et des agents du service comptable de l’Ipres sont dans le collimateur des policiers enquêteurs.

Il ressort des éléments de l’enquête qu’il existe une longue chaîne de complexité dans laquelle l’épouse d’un avocat est citée. D’après des informations de L’Observateur, il y a une forte probabilité que d’autres personnes soient arrêtées sous peu. Car, l’enquête révèle que le nombre de tickets restaurant présenté au service comptable était différent du nombre de tickets disponibles.

Une différence qui fait que l’Ipres payait une double facture des repas consommés par son personnel. C’est-à-dire que la moitié des factures étaient fictives, pour un préjudice chiffré à 200 millions F Cfa. C’est après l’éclatement du scandale que le système de tickets a été changé. Et, les factures des repas des agents suivent un circuit avant de faire l’objet de validation et de paiement. D’ailleurs, lorsque l’affaire avait éclaté, le préjudice était estimé par certains à hauteur de 400 millions F Cfa. Une affaire qui annonce d’autres rebondissements.

igfm