La Turquie commence à renvoyer les premiers djihadistes étrangers capturés en Syrie

(FILES) In this file photo taken on November 07, 2019 Turkish President Recep Tayyip Erdogan speaks during a joint press conference with Hungarian Prime Minister at Varkert Bazar cultural center in Budapest. The United States will do its "very best" to keep Turkey in NATO, the US national security advisor said Sunday ahead of a White House visit by President Recep Tayyip Erdogan. / AFP / Attila KISBENEDEK

Le président turc a annoncé vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s’étaient échappées de prisons pour membres de l’Etat islamique en Syrie après le déclenchement de l’offensive d’Ankara.
Onze Français, un Américain, des Allemands… Comme elle l’avait annoncé, la Turquie a commencé à expulser, lundi 11 novembre, des membres étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu’elle détient.

« Un terroriste étranger américain a été déporté de Turquie après que toutes les démarches ont été complétées », a déclaré Ismail Catakli, le porte-parole du ministère de l’intérieur, sans préciser vers quelle destination. Selon lui, deux autres djihadistes, l’un allemand et le second de nationalité danoise, devraient également être renvoyés lundi vers leur pays. Sept autres « terroristes étrangers d’origine allemande seront déportés jeudi », a-t-il ajouté, cité par l’agence étatique Anadolu. Des démarches sont en cours en vue du prochain renvoi de quinze autres djihadistes : onze Français, deux Allemands et deux Irlandais, selon la même source.
L’expulsion de djihadistes étrangers à partir de lundi avait été annoncée vendredi par le ministre de l’intérieur turc, Süleyman Soylu. « Nous commencerons à partir de lundi », avait-il déclaré lors d’un discours à Ankara. « Pas besoin de courir dans tous les sens : nous allons vous renvoyer les membres de l’EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez », avait-il ajouté. Le ministre turc n’avait pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure, mais s’était notamment adressé à l’« Europe » pendant son discours.

Membre de la coalition contre l’Etat islamique
Longtemps soupçonnée d’avoir laissé les djihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l’EI, a rejoint en 2015 la coalition antidjihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d’affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l’EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre les forces kurdes du Nord-Est syrien, notamment les Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l’organisation djihadiste.

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La chaîne de télévision publique TRT Haber rapporte que l’Etat turc entend rapatrier quelque 2 500 activistes, dont une majorité vers des pays de l’Union européenne, et que 813 djihadistes présumés sont actuellement en attente d’expulsion dans douze centres de rétention. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s’étaient échappées de prisons pour membres de l’EI en Syrie après le déclenchement de l’offensive d’Ankara.

Ankara critique de longue date le refus de ses alliés européens, dont la France, de prendre en charge leurs ressortissants partis se battre en zone irako-syrienne.