Coups d’Etat récurrents, impossible union, une armée commune toujours à l’Etat projet. L’Afrique traine toujours ses tares. Ce qui attriste Cheikh Tidiane Gadio, l’ex chef de la diplomatie du Sénégal qui s’exprimait lors d’une conférence la semaine dernière. Ci-dessous des extraits saillants.
Les coups d’Etat
« La Cedeao a aujourd’hui atteint ses limites historiques. Elle est aujourd’hui devant 5 coups d’Etat (Deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée). La Cedeao, comme disait Cheikh Anta Diop en 1075, tôt ou tard va atteindre ses limites et son niveau d’incompétence c’est-à-dire incapable d’aller plus loin. Vous avez vu nos dirigeants africains supplier les putschistes d’accepter des plans de transition de 6 mois, d’un an, de deux ans etc. C’est inacceptable ce qui se passe (…) »
Soldats aux Palais
« Le destin d’un grand soldat, d’un grand militaire, c’est de défendre son territoire, de défendre l’Afrique, ce n’est pas d’être dans les palais, dans les ministères en train d’administrer des choses qu’ils n’ont pas apprises. Et forcément, la gouvernance militaire pose problème alors que les militaires ont les attend, comme des héros, pour défendre nos pays, nos territoires. Quand nos militaires sont dans les palais et les ministères, c’est normal que les extrémistes n’aient pas d’adversaires. »
L’armée commune
« Nous avons une population de 400 millions de personnes dans la Cedeao. Avec 1%, c’est-à-dire 4 millions de soldats, dont un million de soldats d’élite, formés avec satellite, drones, système d’intelligence et de renseignement, ils entrent au Mali on règle le problème. Ils entrent au Burkina on règle le problème. Ils protègent tous nos Etats et on se prépare contre n’importe qui. Mais nous ne le faisons pas. Le mali est défendu pas 30.000 soldats sur un territoire de 30 240 000k Km2. Ce n’est pas possible. Il nous faut une armée africaine, une diplomatie commune. »
L’impossible unité
« L’Afrique quand tu la vois à l’Onu ça fait pitié. 54 ministres des affaire étrangères assis, 54 chefs d’États en train de prendre la parole pour dire exactement la même chose, parce qu’ils parlent du même continent. Il faut arrêter ça. Un seul chef d’Etat peut aller aux nations unies pour parler pour toute l’Afrique et il aura le poids de 1,4milliard d’habitants derrière lui. Et si nous avions une diplomatie commune, l’Onu n’aura aucun choix. On leur donnera trois mois pour s’organiser et nous donner un siège de membre permanent avec droit de véto. »