Le Sénégal et la Suisse ont lancé, lundi, à Dakar, la quatrième édition d’une formation de formateurs en justice juvénile, dans le cadre d’une initiative en cours depuis 2012, au profit de la partie sénégalaise, a-t-on appris de l’ambassade helvétique.
Selon un communiqué de la représentation diplomatique suisse, cette initiative de formation, dont c’est la quatrième promotion, a été lancée en présence de l’ambassadrice de Suisse au Sénégal, Marion Weichelt Krupski, et de Yakham Lèye, conseiller technique du ministre sénégalais de la Justice.
« Après trois promotions ayant touché des professionnels de Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Kédougou et Kolda, la formation lancée ce [lundi] matin concerne des régions du nord du Sénégal : Saint-Louis et Louga », précise le communiqué.
Dans le cadre de cette formation destinée aux professionnels de ces régions du Sénégal travaillant avec les enfants en danger ou en conflit avec la loi, « des magistrats, des éducateurs spécialisés, des avocats, des agents pénitentiaires, des policiers et des gendarmes sont sensibilisés aux problématiques des mineurs qui représentent dans le pays près de la moitié de la population », ajoute la même source.
« La Suisse et le Sénégal entretiennent des consultations politiques annuelles, et le volet consacré aux droits de l’homme y a une place particulière », rappelle le texte.
C’est dans ce cadre, ajoute-t-il, que l’Institut international des droits de l’enfant de Suisse et le Centre de formation judiciaire du Sénégal dispensent « une formation de formateurs en justice juvénile depuis 2012, pour les professionnels faisant partie des maillons de la chaîne travaillant avec les enfants en conflit ou en contact avec la loi », avec l’ambassade de Suisse.
« Le Sénégal joue le rôle de pionnier, avec la ratification de toutes les conventions relatives à la protection de l’enfance. La justice juvénile souffre néanmoins encore d’importants défis dans sa mise en œuvre, selon des standards internationaux », explique la même source.
Elle affirme que cette formation, « interdisciplinaire et axée sur la pratique tentera de combler les lacunes et de proposer des outils pour améliorer la prise en charge des enfants en conflit et en contact avec la loi ».
Le communiqué fait valoir que tous les pays sont confrontés à des infractions commises par des enfants et des jeunes et à la difficulté d’apporter des réponses appropriées aux questions que soulèvent ces actes.
Une problématique se traduisant notamment par une série de questions, selon la même source : « Comment éviter la récidive et réussir la réinsertion ? Comment prévenir la violence institutionnelle envers les enfants soumis aux procédures judiciaires ? Comment favoriser la participation d’un enfant, selon son âge et sa maturité ? Comment éviter la stigmatisation de l’enfant en conflit avec la loi ? Comment assurer en même temps au mieux la protection du reste de la société ? »