Nasser Al-Khelaïfi, patron de la chaîne BeIN Sports et du PSG a été mis en examen hier pour « corruption active ». L’enquête vise des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux championnats du monde d’athlétisme.
L’affaire touche là en fait à un très proche de l’émir, Nasser Al-Khelaïfi, ancien professeur de tennis du cheikh Tamim, devenu l’un de ses amis personnel. Nasser Al-Khelaïfi, en plus d’être président du PSG, cumule les fonctions : président de la chaine de télé BeIn, président du fonds d’Etat Qatar Sport investissement et ministre sans portefeuille du gouvernement qatarien. Un proche de la famille royale dénonce une chasse aux sorcières et assure que l’émirat fait corps autour de Nasser Al-Khelaïfi
Pour ce qui est du fond de l’affaire, le versement total de 3 millions et demi de dollars de la société de Nasser Al-Khalefi vers celle du fils du président de la fédération internationale d’athlétisme: ces sommes auraient pu permettre au Qatar d’obtenir l’organisation des mondiaux d’athlétisme. Selon l’avocat de Nasser al-Kheilaifi, ces fonds étaient « parfaitement tracés » et que le président du PSG « n’a validé aucun paiement (…) en lien avec les faits allégués ». Le championnat du monde d’athlétisme se tiendra donc bien au Qatar à partir de la fin septembre, tout comme la coupe du monde du football en 2022.
Le Qatar soulagé après la décision de la FIFA
Cette Coupe du monde se jouera comme de coutume à 32 équipes et non pas à 48. La FIFA a finalement abandonné l’idée. Et c’est un soulagement pour le Qatar qui n’a jamais caché son scepticisme face à ce scénario. Car un tournoi à 48 équipes, cela impliquait des questions d’abord logistiques : 80 matchs à organiser au lieu des 64 prévus dans le format actuel à 32 équipes. Et surtout, cela voulait dire que l’émirat aurait dû délocaliser une partie du tournoi dans un autre pays, ce qui, dans les circonstances actuelles, semblait bien compliqué. Le Qatar vit isolé depuis deux ans depuis que ses voisins notamment Saoudien et Émiratis ont décrété un blocus maritime et aérien contre l’émirat pour son soutien au terrorisme. Des accusations que le Qatar a toujours rejetées.
L’émirat peut donc poursuivre ses chantiers en vue d’accueillir la Coupe du monde. Le premier des 7 nouveaux stades que le Qatar construit actuellement pour le Mondial a été inauguré la semaine dernière. Une visite était organisée en présence de plusieurs journalistes européens jeudi 23 mai. Le stade al-Wakrah, une enceinte de 40 000 places, avec ses courbes futuristes s’inspire des voiles des bateaux traditionnels de l’émirat, un stade ultramoderne avec un toit retractable qui peut se fermer en une demi-heure, mais aussi un stade climatisé. De l’air conditionné peut être diffusé sous les sièges des spectateurs, ainsi que pour les joueurs au bord de la pelouse. La première compétition internationale dans l’enceinte sera justement ces championnats du monde d’athlétisme 2019, à partir de la fin septembre.
rfi