L’armée russe prévoit ses plus grandes manoeuvres depuis 1981 mi-septembre

C’est un exercice militaire d’envergure qui se prépare en Russie, dans le centre et l’est de la Russie : Vostok 2018 devrait réunir près de 300 000 soldats entre le 11 et le 15 septembre prochain. C’est l’exercice le plus imposant depuis la Guerre froide, a affirmé ce mardi 28 août le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. La Russie entend montrer ses muscles jusqu’en Asie. Alors que le Japon s’est récemment plaint du renforcement militaire russe en Extrême-Orient, la Chine, elle, participera à l’exercice.

L’an dernier, les grandes manoeuvres de l’armée russe s’étaient déroulées en Europe. Cette année, elles auront lieu en Extrême-Orient. La région revêt une importance particulière pour Moscou, qui compte bien peser militairement sur cette partie du monde.

C’est à Vladivostok qu’est basée la flotte du Pacifique dont certains sous-marins font l’objet de travaux de modernisation pour emporter des missiles de croisière.

La Russie dispose encore d’importantes installations de guerre dans la péninsule du Kamtchatka et a déjà conduit des manoeuvres navales avec la Chine ces dernières années et des exercices terrestres en Sibérie dans la région du lac Baïkal, près de la frontière mongole.

La Chine et la Mongolie seront d’ailleurs associées à cet exercice à très grande échelle : 1 000 avions, 300 000 hommes. Moscou annonce un déploiement de force supérieur à celui de Zapad 1981, considéré jusqu’alors comme le plus gros exercice conduit en pleine Guerre froide par le Pacte de Varosovie.

Sergueï Choïgou, ministre de la Défense, s’est félicité à l’idée de voir 36 000 engins militaires se déplacer en même temps.

Interrogé sur le coût de telles manoeuvres en période de difficultés économiques, le Kremlin souligne la nécessité d’assurer la sécurité de la Russie face à des attitudes qualifiées « d’agressives et hostiles » dans le contexte international actuel.

Alors que les relations entre la Russie et l’Europe sont mal en point et au plus bas avec les Etats-Unis, cette démonstration de force inquiète l’Otan qui redoute une agression russe depuis plusieurs années. Et si Moscou met en avant le caractère défensif de Vostok 2018, c’est aussi l’occasion de montrer son irritation devant le renforcement récent de l’Alliance atlantique dans les Pays baltes, la Pologne et d’autres anciens membres du Pacte de Varsovie. Ce qui n’a pas empêché la Russie d’inviter des représentants de membres de l’Otan à venir observer ces grandes manoeuvres, précise notre correspondant à Moscou, Jean-Didier Revoin. Selon plusieurs experts russes cités par les médias, la stratégie, les capacités de mobilisation et la mobilité seront tout particulièrement analysées.

Rfi.fr