L’audition d’Adama Gaye, initialement prévue ce jeudi, n’a pas eu lieu. Elle a été reportée par le doyen des juges d’instruction jusqu’à nouvelle date. Une situation que déplorent ses avocats qui parlent de violation de ses droits. « Au moment où le Sénégal participe au sommet TICAD au Japon et que l’aide au développement de l’Afrique est conditionnée au respect de l’État de droit, l’État du Sénégal est en train de mettre en œuvre une politique criminelle d’arrestation et de détention arbitraire contre ses citoyens dissidents. Notre client Monsieur Adama Gaye, prisonnier politique et d’opinion a vu ce jour son droit d’être entendu et jugé dans un délai raisonnable, violé par la justice sénégalaise. Son audition au fond a été reportée sine die (sans date) par le Doyen des juges », ont fait savoir ses avocats dans un communiqué de presse.
Les robes noires, en l’occurrence Mes Khoureychi Ba et Kory Sène, estiment que ce qui est reproché à leur client par le pouvoir politique est l’expression de sa liberté d’opinion en tant que « lanceur d’alertes sur de graves scandales dans le secteur de l’énergie en général et celui des hydrocarbures en particulier mettant en cause la gouvernance du Président Macky Sall et son régime ».
Ainsi, les avocats de la défense dénoncent ce qu’ils appellent « les violations flagrantes et récurrentes du droit » de leur client d’être entendu et jugé dans un délai raisonnable par une juridiction indépendante et impartiale par la justice sénégalaise. Mieux, ils dénoncent également « une instrumentalisation manifeste de la justice sénégalaise à laquelle s’ajoute la mise en œuvre de lois spéciales consacrant l’inégalité des armes au détriment de Monsieur Adama Gaye ».