De nouvelles images qui précisent un peu les conditions dans lesquelles le Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines s’est écrasé en Iran. Le quotidien The New York Times révèle mercredi 15 janvier, à la faveur d’une nouvelle vidéo, que l’appareil a été abattu par deux missiles tirés d’une base militaire près de Téhéran.
Tirées d’une caméra de vidéosurveillance et filmées par un téléphone portable, ces images montrent la trajectoire d’un objet brillant dans la nuit, puis une explosion dans le ciel après près de vingt secondes. Un second objet lumineux est lancé dix secondes plus tard du même endroit, dans la même direction, et explose dix secondes après. Une minute plus tard, une boule de feu apparaît brièvement en haut de l’écran.
Le journal américain encadre dans sa vidéo ce qu’il présente comme les deux missiles et le Boeing, qui s’est écrasé peu après son décollage le 8 janvier, faisant 176 morts.
Le quotidien new-yorkais, qui précise que ces images ont été « vérifiées », explique qu’elles dévoilent « pourquoi le transpondeur de l’appareil a cessé de fonctionner », et que l’appareil a réussi à changer de trajectoire pour revenir vers l’aéroport avant de s’écraser.
Elles ont été prises, selon le journal, par une caméra installée sur le toit d’un immeuble près du village de Bid Kaneh, à 6 km d’une base militaire iranienne. Le village est situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de l’aéroport international de Téhéran.
Une « erreur humaine »
L’annonce du crash a déclenché un mouvement de colère populaire contre le régime iranien, accusé d’avoir nié sa responsabilité avant d’admettre une « erreur humaine ». La catastrophe aérienne est survenue en plein pic des tensions entre Téhéran et Washington après la mort du général Ghassem Soleimani, tué par un tir de drone américain à Bagdad, en Irak. En représailles, l’Iran avait lancé, le 8 janvier, deux missiles contre deux bases militaires utilisées par l’armée américaine en Irak, sans faire de victime. Quelques heures plus tard, l’avion ukrainien était abattu « par erreur » alors que la défense antiaérienne iranienne était en état d’alerte « guerre ».