Le bilan du coronavirus grimpe à 563 morts en Chine

Le bilan de l’épidémie de coronavirus s’élève à 563 morts en Chine continentale (hors Hongkong et Macao), où 28 018 cas de contamination ont désormais été confirmés, soit un bond de presque 3 700 en un seul jour, selon des chiffres officiels publiés jeudi 6 février. Ailleurs, deux décès ont été imputés au coronavirus : l’un aux Philippines et l’un à Hongkong, tandis qu’environ 200 cas de contamination étaient rapportés dans une vingtaine de pays.

Au Japon, 3 700 personnes de dizaines de nationalités différentes restent maintenues en quarantaine dans leurs cabines d’un bateau de croisière à Yokohama : le nombre de cas de contamination à bord a doublé jeudi, à 20, selon les médias japonais citant les autorités sanitaires. De leur côté, les organisateurs des JO de Tokyo, qui se tiendront du 24 juillet au 9 août, se sont dits mercredi « extrêmement inquiets ».

Alors qu’une grande partie des liaisons aériennes avec la Chine continentale demeurent suspendues, de nombreux pays musclent leurs mesures face à l’épidémie : le Vietnam est devenu le dernier pays en date à interdire l’entrée aux voyageurs arrivant de Chine. L’Autriche, elle, entame jeudi des contrôles de température à l’aéroport international de Vienne pour les passagers en provenance de Pékin.

Sous pression, les autorités hongkongaises ont fermé la quasi-totalité des postes-frontières avec le reste du pays et imposeront à partir de samedi une quarantaine de deux semaines à tous les visiteurs venant de Chine continentale.

Une pénurie de lits
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé mercredi un appel de fonds de 675 millions de dollars (613 millions d’euros) pour contrer la propagation du virus. « C’est beaucoup moins que la facture que nous devrons payer si nous n’investissons pas dans la préparation dès maintenant », a plaidé son directeur général, Tedros Adhanom Gebreyesus.

Le taux de mortalité du nouveau coronavirus, autour de 2 %, reste cependant pour l’heure très inférieur à celui de l’épidémie du sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002-2 003.

Deux semaines après la mise en quarantaine de facto de la ville de Wuhan puis d’une grande partie de sa province, le Hubei (centre), d’où s’est propagée l’épidémie, le système de santé local reste débordé par l’afflux de patients et la Chine multiplie les efforts pour faire face à une pénurie de lits. A Wuhan, un hôpital de fortune de 1 000 lits, construit en dix jours, a accueilli mardi ses premiers malades, et un second du même type, d’une capacité de 1 600 lits, doit entrer en fonctionnement jeudi.

Une dizaine de bâtiments publics ont été réquisitionnés pour servir de cliniques improvisées.

Villes chinoises confinées
En Chine, les mesures de confinement restent drastiques : plusieurs agglomérations de la province du Zhejiang (est) appliquent depuis mardi des restrictions aux déplacements à des dizaines de millions de personnes.

A Zhumadian, dans le Henan, province limitrophe du Hubei, une personne par foyer seulement est autorisée à quitter son domicile… une fois tous les cinq jours. Des primes sont promises en cas de dénonciation de personnes venues du Hubei.
Conséquence de l’épidémie, l’économie chinoise pourrait être durablement plombée : dans de nombreuses provinces, la plupart des entreprises et usines resteront fermées jusqu’au 9 février au moins.

Le géant électronique taïwanais Foxconn, fournisseur clé de l’américain Apple, a indiqué jeudi que les ouvriers d’une de ses usines au Henan (centre de la Chine) seraient placés en quarantaine pour au moins une semaine.