Les mendiants rapportent gros. Un business qui se chiffre à 5 milliards FCFA par an. Vox Populi qui a consacré un dossier au programme de retrait des enfants dans la rue, déclenché en 2016, donne une cartographie de la mendicité au Sénégal.
Le journal souligne que des dizaines de milliers d’enfants, âgés entre 5 et 15 ans sont exploités dans la mendicité. En 2010, un rapport de Human right watch a estimé qu’au moins 50 000 enfants vivaient dans les écoles coraniques où ils étaient exploités et victimes d’abus, à travers les 14 régions du Sénégal.
« La dernière cartographie des daaras (écoles coraniques) élaborée en 2014 avait fait état de 1006 daaras à Dakar et 54 846 enfants en situation d’apprentissage, dont environ 18 000 filles », rapporte Niokhobaye Diouf, Directeur de la protection des droits de l’Enfant au ministère de la Bonne gouvernance et de la Petite Enfance. Il souligne : « parmi ce nombre, il y a 30160 enfants en situation de mendicité et qui mendient pendant 1 à 5 heures, selon l’enfant ».
Une autre cartographie réalisée dans la région de Saint-Louis a permis de dénombrer 200 daaras et 14 000 talibés, dont plus de 9000 étaient forcés à mendier, selon Human Right Watch. L’étude avait été réalisée, peu avant la décision de Macky Sall de retirer les enfants dans la rue. Selon un expert des nations-unies spécialisé dans la traite des personnes, les talibés (mendiants) qui mendient à Dakar, estimé à 30 000, ont a eux seuls généré 5 milliards FCFA par an, au bénéfice des maîtres coraniques.
DAKARMATIN