Après presque un an de suspense, le gouvernement canadien a finalement décidé qu’il procéderait à l’agrandissement du pipeline TransMountain. Long d’un millier de kilomètres, cet oléoduc transporte le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers les ports de Colombie-Britannique à destination des marchés asiatiques. Mais ce vaste projet ne fait pas que des heureux.
Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
En annonçant des travaux sur le pipeline dès cet été, le Premier ministre tente de réaliser la quadrature du cercle. Il répond au pressant besoin de l’Alberta d’avoir enfin accès à des clients en dehors de l’Amérique du Nord, puisque le pétrole partira par bateau vers l’Asie.
« Diversifier nos activités »
Et Justin Trudeau essaie aussi de s’attirer la sympathie des Canadiens qui s’inquiètent de l’augmentation d’accidents ferroviaires avec des convois chargés de pétrole. « Aujourd’hui plus que jamais, il faut diversifier nos activités pour rejoindre de nouveaux marchés. Et lorsqu’on doit acheminer le pétrole sur notre territoire, les pipelines sont beaucoup plus sécuritaires que le transport ferroviaire ».
Les travaux annoncés permettront de tripler la quantité de pétrole acheminé dans l’oléoduc, et de multiplier par sept le nombre de pétroliers partant d’un des ports de Colombie-Britannique. Une véritable hérésie aux yeux des environnementalistes qui soulignent qu’il y a deux jours seulement, le Parlement canadien votait un texte soulignant l’urgence d’agir pour le climat.
Financer des projets en énergie propre
Conscient de cette apparente contradiction, Justin Trudeau a promis que son gouvernement utiliserait les profits réalisés dans le pétrole pour financer des projets en énergie propre.
Rfi