Le Canadien Benjamin Smith prend la tête d’Air France-KLM

Après trois mois de suspense, le Canadien Benjamin Smith prend les rênes d’Air France-KLM. Sa nomination a été entérinée, ce jeudi 16 août 2018, par le conseil d’administration du groupe aérien franco-néerlandais. Un défi majeur l’attend : sortir Air France de la crise.

Benjamin Smith, le nouvel homme fort d’Air France-KLM, connait bien le monde de l’aéronautique. Il démarre sa carrière, il y a vingt-huit ans, au service clientèle d’Air Ontario. Il dirige ensuite une agence de voyages et rejoint en 2002, Air Canada.

Cinq ans après, il entre au conseil d’administration. Sous sa houlette, la compagnie aérienne se restructure, avec succès. Il développe ainsi Air Canada Rouge, la compagnie à bas coût, du groupe. Fin négociateur, il parvient également à signer avec les deux syndicats représentant les personnels navigants, des accords sur l’organisation d’Air Canada et de sa low cost, sur une durée de dix ans.

Un dirigeant étranger

Ce Nord-Américain anglophone comprend bien le français. Mais un dirigeant étranger à la tête du groupe franco-néerlandais, le SNPL, le syndicat majoritaire des pilotes d’Air France, s’y est toujours opposé.

Pour l’intersyndicale menée par le puissant SNPL, il est, « inconcevable que la compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d’un dirigeant étranger, dont la candidature a été poussée par un groupe industriel concurrent ». L’allusion vise Delta Airlines, la compagnie américaine, entrée il y un an au capital du groupe, possède près de 9% d’Air France-KLM. L’Etat français est, lui, actionnaire de plus de 14%.

Grève des pilotes : au tour de KLM

Pour les personnels d’Air France, pas question de relâcher la pression. Les pilotes réclament toujours une augmentation de salaire de 5% au nom des efforts fournis par le personnel pour redresser le groupe, désormais dans le vert. Le SNPL a, d’ores et déjà, menacé de relancer des grèves en septembre si les négociations salariales ne reprennent pas. L’intersyndicale se prononcera, fin août, sur les actions à mener.

Après ceux d’Air France, les pilotes de la compagnie néerlandaise KLM agitent eux aussi une menace de grève si la direction ne répond pas à leurs demandes. Le VNV, le syndicat des pilotes néerlandais, réclame un allègement de la charge de travail et une hausse des salaires.

La mission s’annonce difficile pour Benjamin Smith, qui devra apaiser les tensions sociales, mais également faire avancer, d’autres dossiers stratégiques déjà engagés. Et notamment la mise en place d’une nouvelle gouvernance et la création d’une compagnie long-courrier low cost, pour lutter contre la concurrence.