Parmi les tendances lourdes qui marquent beaucoup de Sénégalais et celles qui les poussent à vouloir attirer l’attention du public sur leurs personnes, la modestie est un problème chez nous, un grand problème.
Ainsi le goût du paraitre devenu une seconde nature chez la plupart de nos compatriotes pousserait certains à amener aux malades hospitalisés et inquiets, une quantité de fruits et de gâteaux payés à un prix fort et dont on sait qu’ils ne seront pas consommés par ce dernier.
Ces produits achetés, au vu et au su de tout le monde, pour faire sérieux et se donner bonne conscience, seront exhibés à travers les cours et les allées des hôpitaux, avant d’être déposés avec force incantation soporifique au chevet du malade.
C’est alors à se demander si ce n’est pas là, une façon inconsciente de narguer ce dernier qui a beaucoup plus besoin de réconfort moral et psychologique, de soins médicaux efficaces que d’aliments consommés, fussent-ils produits par les plus magasins les huppés ?
Ayons un peu de gigote.
Pour aider à un meilleur rétablissement de malade, il est plus indiqué à notre avis, de demander à ses accompagnants ce dont il a besoin et d’y contribuer efficacement sans apriori.
Cette contribution irait à l’achat de médicaments à une meilleure prise en charge hospitalière.
On ramènerait ainsi, à de meilleures proportions, la souffrance morale et physique du malade.
Les achats de pommes, d’oranges, de bananes et de gâteaux seront ainsi placés à leur véritable place.
Ils ne viendront pas bouleverser l’ordre normal des choses apparaissant comme une offense pour l’indigent et pour le personnel de santé.
Autre fait à relever et à dénoncer, ce sont les folles dépenses effectuées pour célébrer le décès d’un proche ou les constructions de tombeau pyramidal.
Toutes choses qu’on pouvait offrir aux défunts en réconfort spirituel moral et médical de son vivant, au moment, évidement, qu’il en avait plus besoin, c’est-à-dire évidement de son vivant.
Il est nécessaire de faire notre introspection de revenir en Dieu en acceptant d’édifier une nouvelle morale qui tient compte de l’humilité et des intérêts majeurs de l’espèce humaine.